Les écologistes outrés du recul imposé par Québec pour protéger l'eau potable

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Photo de Alex Anlicker – Wikimedia commons

 

Tache d'huile dénonce le nouveau règlement que veut imposer Québec aux municipalités qui réduirait de 2 km à 300 mètres la distance séparatrice pour protéger les sources d'eau et puits artésiens et de surface. "Nous comptons sur les municipalités pour contester l'abolition de leur possibilité de remplir leur devoir de protéger le droit à l'eau potable de leurs citoyen-ne-s. Rappelons que l'eau est avant tout une responsabilité municipale et que ce sont avant tout les taxes municipales qui servent à financer une eau de qualité" de dire un porte-parole de l'alliance Tache d'Huile.

Selon la Coalition Éco-Vigilance Baie des Chaleurs, les municipalités se sont montrées favorables au règlement adopté par Gaspé et plusieurs ont adopté un tel règlement dont celle de Ristigouche Sud-Est où Gastem devait y forer un puit près d'une zone habitée. Rappelons que la ville de Gaspé qui a fixé à 2 km la zone de protection pour les résidences et a reçu l'appui de la Fédération québécoise des Municipalités et de la Conférence Régionale des Élus.
 

Marge de protection de 2 km un minimum

Pour les écologistes, la distance de 2 km est un minimum et tient compte des nouvelles techniques de forage par procédé de fracturation et des forages à l'horizontal et qui peuvent s'étendre sur une distance de 5 km. Sur la base des renseignements suivants fournis par Richard Langelier, l’architecte du règlement type des municipalités les distances séparatrices correspondent :

  1. À l'avis des experts indépendants qui suggèrent que la distance de 2 Km est vraiment un rayon de protection minimum (Marc Durand); 
  2. À l'expérience historique des contaminations par hydrocarbures. La lagune de Mercier (où la pollution s'étend sur maintenant plus de 4 Km aujourd'hui) en est un triste exemple, et
  3. Aux études disponibles en ces matières. 

 

Actions à venir…

Les membres de Tache d'huile inciteront les municipalités à s'opposer à l'abrogation de leur pouvoir de réglementer et à maintenir les limites de 2, 6 et 10 km jusqu'à ce que des études hydrogéologiques globales soit faites, pas à la pièce. Les membres feront parvenir une lettre aux municipalités en ce sens. "Nous prendrons part aux consultations publiques sur le règlement sur la protection des sources d'eau potable, mais l'application du principe de de précaution concernant la protection de l'eau potable exige une  suspension immédiate des travaux d'exploration et d'exploitation, et  ce au moins jusqu'à la tenue d'un BAPE crédible sur la question. Ce laisser faire est dangereux! Il faut un moratoire provincial sur la  fracturation ! '' insiste Maude Prud'homme, porte-parole de Tache  d'huile.

 

Réaction à l'annonce d'études hydrogéologiques

Nous saluons la décision d'entreprendre des études hydrogéologiques avant les forages, même exploratoires, mais c'est un minimum : forer à l'aveugle est terriblement dangereux. Ceci dit, le fait de réaliser une étude hydrogéologique ne garantit pas en soi la préservation de la qualité de l'eau. 

''On ne peut risquer la qualité de l'eau, car on ne peut pas la perdre sans compromettre gravement la santé publique et la qualité de l'environnement. "La règlementation proposée est innacceptable. Les 300 mètres de distance entre un puit de forage pour pétrole et gaz et une source d'eau potable est trop minime et l'impact sur les écosystèmes beaucoup trop risqué. Il faut s'élever contre cet aplatventrisme du gouvernement devant les compagnies pétrolières" de conclure Michel Goudreau, porte-parole de la Coalition Éco-Vigilance Baie-des-Chaleurs.

 

Source: Tache d'huile

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