Centre de tri : la crise s'emballe

0

Par Simon Laquerre, directeur général du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue, pour le journal La Frontière

La crise qui frappe actuellement le Centre de tri de Rouyn-Noranda dépasse largement les frontières de la région. Partout en Amérique du Nord, la chute subite du prix des matières recyclées force les centres de tri à entasser les ballots dans des entrepôts en attendant que les prix remontent.

Mais la crise n’est pas seulement due aux fluctuations du marché. Elle résulte également de notre manière de consommer. On oublie encore trop souvent que, des trois « R » (réduire-réutiliser-recycler), le recyclage arrive troisième. Or, les récentes années ont vu une augmentation importante du suremballage des produits de consommation. Tout cet emballage -souvent inutile- encombre maintenant les entrepôts des centres de tri.

La situation est critique, car la capacité d’entreposage est limitée. Et plus la crise avance, plus le scepticisme augmente dans la population. Qu’advient-il véritablement du contenu des bacs bleus une fois que le camion est parti?

Le gouvernement se doit de mettre au pas les compagnies irresponsables qui suremballent et qui n’utilisent pas de matières recyclables. Le Danemark pourrait servir de modèle. Ce pays a choisi d’imposer une taxe sur les emballages en fonction des impacts environnementaux liés au cycle de vie des matériaux utilisés.


L’imposition d’une consigne sur les bouteilles de vin permettrait aussi de libérer beaucoup d’espace dans les centres de tri. Cette mesure est déjà en place dans toutes les provinces canadiennes, sauf au Manitoba et au Québec.

Pour maintenir le lien de confiance avec les citoyens et éviter un recul du recyclage, le gouvernement devra faire preuve de leadership. Les citoyens ne sont pas en reste pour autant et devront consommer de façon responsable, en évitant les produits suremballés.


 

Partager.

Répondre