Du feu sans fumée

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Par Simon Laquerre, directeur général du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue, pour le journal La Frontière

Le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec (MDDEP) vient d’adopter un règlement interdisant la fabrication, la vente et la distribution d’appareils de chauffage au bois non certifiés EPA ou ACNOR. Les poêles à bois traditionnels seraient en grande partie responsables du smog hivernal en raison de l’émission de particules fines qui polluent l’air et causent des problèmes respiratoires. La Ville de Montréal souhaite aller encore plus loin en interdisant l’installation de poêles à bois dans les nouvelles maisons.

Malgré que les normes de qualité de l’air ne soient pas toujours respectées en Abitibi-Témiscamingue, une telle mesure serait trop drastique ici compte tenu de la faible densité de population. Surtout que le chauffage au bois est prisé en raison de nos hivers rigoureux et de la disponibilité de bois. Il faut néanmoins limiter le problème, car selon le MDDEP, un poêle à bois non certifié émet autant de particules fines dans l’air en neuf heures qu’une automobile intermédiaire parcourant 18 000 km. Les modèles certifiés sont plus sécuritaires et plus propres, en plus d’être plus efficaces car ils consomment moins de bois, ce qui permet de rentabiliser leur coût légèrement plus élevé. Hydro-Québec récupère gratuitement les vieux réfrigérateurs et congélateurs énergivores en état de marche et émet même un chèque de 60 $ au propriétaire. Pourrait-on faire de même pour remplacer les vieux poêles à bois?

Mais la certification ne suffit pas. Il faut bien isoler sa maison et utiliser du bois sec afin d’en tirer le maximum de chaleur, tout en rejetant un minimum de polluants. N’oublions pas finalement qu’un foyer n’est pas une poubelle. Mieux vaut donner une seconde vie à nos déchets plutôt que de les brûler.

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