Pas d’argent sans respect de l’environnement

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Par Simon Laquerre, directeur général du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue, pour le journal La Frontière

L’Union des producteurs agricoles mène présentement une campagne de sensibilisation pour une bonification du programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles. Sur des bannières installées le long des routes, on peut lire « Pas de nourriture sans agriculture ».


Les subventions versées à l’agriculture sont déterminantes, car elles permettent de soutenir de nombreuses communautés rurales. Toutefois, comme le recommande le rapport Pronovost sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois, l’aide doit être assujettie à des règles d’écoconditionnalité. L’octroi d’une aide financière devrait donc être conditionnel au respect de normes environnementales, par exemple en ce qui concerne la qualité de l’eau et des sols. Malheureusement, les normes en vigueur sont souvent déficientes. Par exemple, alors qu’on interdit aux citoyens de gazonner leurs terrains à moins de 15 m d’un lac, la bande riveraine en milieu agricole est fixée à 3 m seulement. Deux poids, deux mesures.


S’il est sérieux dans sa volonté de protéger l’environnement et la qualité de vie en région, le gouvernement devrait soutenir de manière beaucoup plus tangible l’agriculture biologique et de proximité. Des initiatives comme les marchés publics, les paniers de légumes biologiques ou les comptoirs à la ferme offrent plusieurs avantages : lien direct entre le consommateur et l’agriculteur, fraîcheur des produits, économie d’énergie, meilleures marges de profit aux producteurs, valorisation des produits biologiques et du terroir. On devrait aider nos agriculteurs biologiques plutôt que de continuer à importer 85 % des produits biologiques qu’on consomme.


Pas de nourriture sans agriculture, oui, mais pas d’argent sans respect de l’environnement.
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