Opinion – L'économie citoyenne et les circuits courts vont changer la nature de la démocratie!

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Par Richard Gauthier



C’est un fait incontestable de l’Histoire : les grandes civilisations ont émergé en profitant de circonstances favorables. Une situation géographique, une invention guerrière ou autre, etc. Une classe de citoyens privilégiés émerge alors pour en tirer quelque profit…avant de péricliter :  les »circonstances favorables» s’étant estompées (elles s’estompent toujours)…au grand dam des privilégiés.  Immobilisés par leurs succès et réfractaires à tous changements qui les affecteraient, les privilégiés président ainsi au lent déclin de leur civilisation.  Une autre apparaît qui, la voie étant libre, la remplace.  L’Histoire semble se répéter à l’infini.

C’est une analyse assez simpliste, mais comparable à une réalité qui se répète au Québec. Nos »privilégiés» bloquent les changements : tous voués à améliorer encore plus leur situation avantageuse. Apparemment, tout est bloqué, et pourtant!

L’immobilisme pathétique du système en place et la main mise totale sur nos richesses par de grandes entreprises, s’apprêtent à être ébranlés par la »nouvelle» démocratie intelligente, la DÉMOCRATIE CITOYENNE.  L’ère du citoyen informé arrive, allié à son pouvoir économique, il peut reformuler les enseignements de l’Histoire. Au Québec les »choses» ne se passeront peut-être pas comme elles auraient dû.  Les circonstances favorables sont là, celles de l’Économie Citoyenne.

L’Économie Citoyenne

Une grande entreprise, un syndicat, un monopole…ces organisations ne votent pas. Un citoyen informé ça vote…avec son argent.  Et comme le disait Laure Waridel cofondatrice et ancienne présidente et porte-parole d’ Équiterre, «Acheter c’est voter».


Les citoyens voient les effets du monopole de la distribution alimentaire sur l’économie du Québec et des régions. Désabusés, mais réalistes, ils peuvent composer avec, contourner intelligemment le système ou le monopole. Ils veulent pouvoir »voter» en achetant des produits directement, sans intermédiaire, de plusieurs petites et moyennes entreprises du Québec. Ces achats locaux pourraient corriger directement les distorsions du système en place.  Ce serait la richesse collective distribuée sans filtres, du consommateur aux producteurs. Il ne manquait plus que le moyen d’acheter directement, sans intermédiaires.

C’est ici que le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation du Québec intervient pour mettre en place des »circonstances favorables».  C’est un nouveau programme du ministère qui porte des ferments prometteurs Diversification et Commercialisation en circuit court en région. Il ouvre la porte à l’Économie Citoyenne en permettant l’achat du panier d’épicerie directement des producteurs, dans un cadre de circuits court de proximité.

Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation vient de reconnaître implicitement que le développement économique du Québec doit passer par l’émergence de nouvelles petites entreprises en agroalimentaires. Il permet la création de nouveaux réseaux de distribution alimentaire directe «du consommateur aux producteurs», libérés de l’emprise totalitaire du monopole de la distribution alimentaire.


L’agroalimentaire direct «sans intermédiaires», c’est motivant! C’est le premier maillon fort du développement économique du Québec des régions. Un espoir pour remettre à l’œuvre les futurs entrepreneurs du Québec. Rendre disponibles de plus en plus de produits locaux à chaque semaine dans son panier d’épicerie, c’est réinjecter une partie importante de nos dépenses «sans argent frais», entre nous. C’est permettre l’émergence d’une panoplie de nouvelles petites entreprises. Ce sont des millions de dollars réinjectés sans dépenses additionnelles «ni taxes» supplémentaires de l’État, directement dans l’économie des régions.


On part de loin. Il serait souhaitable de favoriser encore plus le développement des circuits courts en région. Il n’y a pas seulement de la nourriture dans un panier d’épicerie, le marché est là. D’autres ministères devraient s’impliquer!


C’est l’Économie Citoyenne qui peut prendre la relève du gouvernement…gratuitement. Finalement, c’est peut-être ça la vraie démocratie?

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