Pollution ou valorisation?

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Par Valérie Ouellet                                                                                     À lire également : Éteins les lumières, j’y vois rien!


 

Si la Ville de Montréal n’a toujours pas terminé son guide d’éclairage urbain, elle travaille activement depuis plus de dix ans à allumer les monuments et bâtiments historiques de la ville. Mettre en valeur des lieux touristiques à l’aide de l’éclairage architectural, c’est ce que propose le Plan Lumière de Montréal, inauguré en 1996 par le maire Pierre Bourque.

 

Parmi les bâtiments éclairés suivant le Plan Lumière, on compte la Chapelle Notre-Dame de Bonsecours, l’hôtel de ville de Montréal, la Cinémathèque québécoise, ainsi que les places d’Armes et Jacques-Cartier.  Cette année, la Ville a investi 1,5 million de dollars pour illuminer de la même façon le futur Quartier des spectacles. 

 

Les oiseaux migrateurs éblouis à Toronto


Le voilement des étoiles n’est pas la seule conséquence de la pollution lumineuse . En plus d’affecter sensiblement les écosystèmes et le cycle naturel de la faune, les lumières éblouissantes des grandes villes désorientent les oiseaux migrateurs. Habitués à suivre les étoiles pour rentrer au bercail, des milliers de volatiles sont confondus par les centaines de lueurs provenant des centres urbains. Résultat : à Toronto seulement, plus de 24 000 volatiles s’écrasent contre les gratte-ciels illuminés du centre-ville à chaque année, selon la WWF.


Le problème est tel qu’en avril 2006, la ville de Toronto a instauré la première loi municipale obligeant les gratte-ciels à réduire l’éclairage nocturne pour sauver les oiseaux migrateurs. Chicago et New York ont aussi lancé des campagnes similaires la même année, sans toutefois prendre de mesures législatives.


Cette mise en valeur se fait à l’aide de puissants projecteurs ou d’ampoules colorées et clignotantes, comme dans le cas de la Vitrine de la Place des Arts (voir photo). Toutefois, Sylvie Tremblay, responsable du projet et conseillère en aménagement pour la Ville, se défend bien de contribuer à la pollution lumineuse de Montréal. « Les lumières sont éteintes dès minuit en semaine et une heure du matin les fins de semaines. De plus, nous ne dirigeons les projecteurs vers le ciel que lorsqu’il est impossible de faire autrement. Ces bâtiments sont immenses et l’architecture ne permet pas toujours de suspendre les projecteurs du haut vers le bas », justifie-t-elle. Le Plan Lumière a remporté cinq prix internationaux de design pour la qualité de son éclairage, rappelle-t-elle. Espérons que la Ville saura suivre les conseils de Pierre Tournay lors du choix des luminaires. 


La Vitrine de la Place des Arts, l’un des premiers emplacements à être mis en valeur
par la Ville dans le Quartier des spectacles.


(Photo : Valérie Ouellet)

 

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