Déchets voyageurs

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Par Simon Laquerre, directeur général du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue, pour le journal La Frontière


 

 
En janvier 2009, le gouvernement a forcé la fermeture définitive des dépôts en tranchées dans la plupart des municipalités du Québec. Certaines municipalités ont toutefois eu un sursis de quelques mois afin de permettre la construction de centres de transbordement, qui serviront à faire un premier tri des matières résiduelles avant leur acheminement vers des lieux d’enfouissement technique (LET).

Cette nouvelle norme sonne la fin des dépotoirs rudimentaires où l’on brûlait les déchets à ciel ouvert avant de les enfouir. La gestion des déchets est maintenant centralisée dans des sites étanches avec un système de captage et de traitement du lixiviat (liquide qui résulte de la percolation de l’eau de pluie à travers les déchets). À première vue, il s’agit d’un grand pas pour l’environnement, car les sols et les eaux souterraines seront mieux protégés.


D’un autre côté, les matières résiduelles devront maintenant parcourir de grandes distances entre le bac et le LET. Plus de camionnage, c’est plus d’émissions de gaz à effet de serre, plus de poussière, plus de pollution de l’air et de l’eau, plus de bruit et plus de dommages au réseau routier. On peut donc se poser la question : la nouvelle norme représente-t-elle vraiment un gain environnemental?

Chose certaine, la meilleure façon de réduire le transport des déchets, c’est d’en produire moins! En effet, la gestion des matières résiduelles, ça commence bien avant le passage des éboueurs devant la maison. Il faut changer nos comportements : résister à l’appel de la surconsommation, privilégier des produits moins emballés, réutiliser ce qui peut avoir une deuxième vie, recycler tout ce qui peut l’être et faire du compost domestique. Le déchet qu’on ne produit pas ne coûte rien à gérer!

 

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