Les objectifs de réduction des émissions et les finances : points d’ogre des discussions de Cancun

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Par Sandra Freitas,
Directrice exécutive de l’association Actions en Faveur de l’Homme et de la Nature (AFHON)


Mots-clés : Climat, Conférence de Cancun, émissions de gaz à effet de serre (GES), finances.

 

Les questions des objectifs de réduction des émissions et celles des finances constituent les éléments de fonds des discours des deux premiers jours de la conférence de Cancun, au sein des groupes de négociations lors des plénières d’ouverture des six organes et groupes réunis. Elles ont permis, entre autres, de se faire une idée d’ensemble des priorités des différentes Parties et de la dynamique des négociations de Cancun.

Les Parties ont exprimé leur désir de parvenir à un paquet équilibré de décisions, un équilibre pour le moins difficile à appréhender. Il semble tout de même qu’un intérêt relativement important est accordé à d’autres questions comme celle de l’adaptation, des forêts, des technologies tout comme celle du renforcement de capacités.

Le  compromis entre le leadership que les pays développés doivent montrer en matière d’obligation de réduction des émissions eu égard à leur responsabilité historique et la nécessité pour les pays émergents de s’engager dans des mesures de réduction en fonction de leurs capacités et de leur niveau d’émissions actuels, incomparable à ce qu’il était lors de la négociation du Protocole de Kyoto, semble encore difficile à trouver.

 

La mise en place d’un nouveau fonds

En matière de finances, le compromis sur la mise en place d’un nouveau fonds est acquis, mais la tendance sera encore à l’achoppement des discussions sur les arrangements institutionnels et le mode de gouvernance de ces fonds.

Plusieurs propositions avaient été faites à Tianjin et les Parties veulent reprendre les discussions précises sur les finances sur la base du texte de négociation produit en août dernier, même si globalement le papier de conférence introduit par la présidente Margaret Mukahanana-Sangarwe [1] sera la base des discussions du groupe de travail spécial sur l’action concertée à long terme à Cancun et ce, en dépit des réserves sur son absence d’équilibre.

 

Favoriser l’accès aux femmes

Pour les défenseurs des questions de genre, il est fondamental que le mécanisme financier à mettre en place puisse rompre les barrières à l’accès des femmes aux dispositifs financiers internationaux, et même la tendance de ces derniers à l’exacerbation des inégalités. À Tianjin, plusieurs Parties ont exprimé leur souhait de voir mettre en place un dispositif financier sensible au genre et dont  les organes de gestion sont d’une manière équilibrée, représentatifs des hommes et des femmes. Les vues exprimées par le Bengladesh et le Malawi au nom des pays les moins avancés doivent être intégrées à tout accord éventuel sur le financement du climat.

 

Un appel au consensus

Alors que les travaux ont commencé de manière intensive au sein des groupes de contact, des groupes de rédaction et dans les consultations informelles, l’appel est au consensus, à la créativité et à la recherche d’idées nouvelles dans un esprit gagnant-gagnant.


Par Sandra Freitas,
Directrice exécutive de l’association Actions en Faveur de l’Homme et de la Nature (AFHON)

Sandra Freitas, économiste de formation, a commencé sa carrière professionnelle en 1999 au Togo comme assistante de recherche en économie auprès d’un consultant individuel. Elle entama en 2007, une carrière dans le domaine du développement durable et de genre, elle est consultante en genre et changement climatique. Elle fonde l’association Actions en Faveur de l’Homme et de la Nature (AFHON) en décembre 2008. En parallèle, Sandra a rejoint l'équipe de plaidoyer de l’Alliance Globale sur le Genre et le Climat (GGCA), une initiative globale qui a pour objectif de s’assurer que le futur accord pour un régime climatique post 2012 soit sensible au genre. Sandra est depuis janvier 2010 conseillère en plaidoyers internationaux auprès de la Women’s Environnement and Development Organization (WEDO).

L’AFHON est créée depuis le 28 décembre 2008. Elle a pour mission d’initier des actions ayant un impact direct sur l’amélioration du cadre de vie des populations vulnérables et marginalisées ainsi que de susciter la prise de conscience collective sur l’impératif de prendre en compte les questions environnementales dans les processus de développement.

 


Note :

[1]Présidente du groupe de travail spécial sur l’action concertée à long terme au titre de la Convention, communément appelé LCA en anglais.

 


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