Fuite au puits de gaz de Leclercville – Une coalition demande la fermeture du puits de Leclercville

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Québec, le 21 janvier 2011 — Un regroupement d’organismes sociaux et environnementaux demande au gouvernement d’exiger la fermeture définitive du puits de la compagnie Talisman, situé dans les limites de la municipalité de Leclercville et de rendre compte, publiquement et quotidiennement, de l’évolution de la situation tant que le puits n’aura pas été complètement obturé. Les groupes réagissent ainsi aux révélations de Rue Frontenac qui écrivait « qu’en raison de fuites de gaz de schiste qui dépassent les normes, l’entreprise Talisman se voit dans l’obligation de faire des travaux correctifs majeurs en coulant du nouveau béton dans le puits de Leclercville ».
 
Le Comité de vigilance gaz de schiste (Lotbinière Bécancour) qui regroupe une dizaine de comités de citoyens, appuyé par Nature Québec et l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) demande au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) et à la CSST d’intervenir pour s’assurer qu’aucune menace à la santé des travailleurs et à l’environnement ne se produise avant, pendant et après les interventions faites sur le puits. Ils se disent outrés par le manque de transparence du ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) qui n’a pas fait mention au Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE), dans son rapport du 12 janvier, que le puits de Lotbinière faisait l’objet de travaux correctifs majeurs allant jusqu’à la réinjection de ciment en grande profondeur tant les fuites semblent importantes et hors de contrôle. D’après les calculs de l’AQLPA, faites à partir des données du MRNF, le puits de Leclercville émettrait 190 m3 de méthane, soit l’équivalent de plus de 988 tonnes d’équivalent CO2 par année.
 
Le puits de Leclercville a une profondeur verticale de plus de 3 kilomètres et se prolonge horizontalement sur 1 kilomètre. C’est dans cette section que serait réinjectée du ciment. Selon Rue Frontenac, « L’intervention réalisée consiste à injecter, sous pression, du ciment dans une portion bien précise du puits afin de colmater la fuite émanant du coffrage mis en place au moment du forage, dans la section ayant fait l’objet de fracturations, précise Jancimon Reid. Cette opération vise à remédier aux émanations de l’évent du tubage de surface du puits ».
 
Pour Serge Fortier, porte-parole du Comité : « Cette situation ressemble étrangement à une situation vécue en Pennsylvanie, qui faisait état d’un problème similaire et qui s’est soldée par une explosion ». Elle a été décrite lors d’une rencontre d’information de l’AGIP par M. Luc Massé ingénieur chez Junex. « Que le gouvernement arrête de banaliser des situations comme celles-ci qui pourraient avoir de graves conséquences, qu’il ouvre les livres et fasse preuve de transparence plutôt que de jouer le rôle de l’industrie », ajoute pour sa part Christian Simard de Nature Québec.
 
Les citoyens et les organismes s’inquiètent de l’absence de barèmes dans la réglementation québécoise pour encadrer ce genre de situation, ce qui oblige le gouvernement et les entreprises à s’inspirer librement de la réglementation en vigueur en Colombie-Britannique.
 
Il y a lieu de craindre que, dans leur migration le long du puits principal mais à l’extérieur du coffrage censé le contenir, du gaz puisse s’accumuler, dévier de son parcours et former des poches potentiellement dangereuses. Le récent rapport d’inspection du Ministère parlait d’une émission de 190 m3par jour de gaz, et d’une pression non stabilisée de 6767 KPa.
 
Selon les citoyens et les organismes, maintenant plus que jamais, un moratoire est nécessaire pour prendre tout les temps nécessaire pour étudier les tenants et aboutissants de cette industrie.
 
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Information :
 
Mylène Bergeron, coordonnatrice aux communications, Nature Québec
Tél. : 418-648–2104 poste 2074 ou 418-931-1131
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