Investirait-on davantage dans la qualité de l’eau si l’on savait combien coûte exactement l’eau usée ? La Journée mondiale de l’eau est l’occasion de rappeler aux gouvernements du monde entier qu’il leur incombe d’investir dans la qualité de l’eau pour protéger la santé des citoyens et l’environnement.
« Les habitants des pays en développement ont encore moins que les autres les moyens de se soigner lorsque l’eau les rend malades. Les gouvernements et la communauté internationale doivent trouver les 10 à 30 milliards USD qui manquent chaque année pour financer les infrastructures de distribution et d’assainissement de l’eau nécessaires à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement », a déclaré, le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría. « Pour les États, les services élémentaires de distribution et d’assainissement représentent un bon investissement, car ils entraînent des économies représentant sept fois leur coût. »
Des investissements s’imposent dans les pays développés également. Les États‑Unis vont devoir dépenser 23 milliards USD chaque année, pendant les 20 ans qui viennent, pour maintenir leurs infrastructures hydrauliques à un niveau qui réponde aux normes sanitaires et environnementales. De leur côté, le Royaume‑Uni et le Japon vont devoir augmenter leurs dépenses de 20 à 40 % pour réhabiliter et moderniser sans plus tarder leurs réseaux.
Soumettre les eaux usées à une épuration plus efficace peut aussi présenter un intérêt considérable, comme le souligne un tout récent rapport de l’OCDE « Bénéfices liés aux investissements dans l’eau et l’assainissement ». Par exemple, les avantages sanitaires de l’amélioration de la qualité des eaux de baignade aux Pays‑Bas ont été évalués à 2.4 milliards EUR sur 20 ans. En Normandie, France, on estime que si 40 % des plages étaient polluées et définitivement fermées, la fréquentation de la région diminuerait de 14 %, ce qui entraînerait la perte de 2 000 emplois locaux et un manque à gagner de 350 millions EUR par an. Il ressort d’études spécialisées que la valeur des propriétés situées en bord de mer augmente de 11 à 18 % lorsque la qualité de l’eau s’améliore.
Le rapport de l’OCDE relève aussi que l’amélioration de l’alimentation en eau et de l’assainissement figurerait en meilleure position parmi les priorités politiques si tout un chacun comprenait les retombées positives à attendre des investissements dans ces services. Il recommande que les responsables de l’action publique, notamment au sein des ministères de l’économie et des finances, élaborent des stratégies d’investissement, en s’appuyant sur des analyses coûts-avantages, et appliquent les principes pollueur-payeur et utilisateur-payeur.
L’eau fait partie des enjeux mondiaux les plus importants à long terme. Célébrons cette journée mondiale en lui accordant toute l’attention qu’elle mérite.
Pour de plus amples informations, consulter le site www.oecd.org/eau.
