Catastrophe de Fukushima et campagne électorale fédérale – La Commission canadienne de sûreté nucléaire doit annuler les audiences sur Gentilly-2

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En pleine catastrophe nucléaire de Fukushima, et dans le contexte d’une élection fédérale qui risque de détourner l’attention, le mouvement Sortons le Québec du nucléaire demande à la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) d’annuler les audiences sur le renouvellement, pour 5 ans, du permis d’exploitation de Gentilly-2, audiences prévues les 13 et 14 avril à Bécancour. Pour Christian Simard, de Nature Québec, et un des porte-parole du mouvement, « Organiser des audiences dans ce contexte relève d’un manque de jugement de la Commission. En agissant ainsi, la CCSN se comporte davantage comme le coach d’une industrie nucléaire en déroute plutôt qu’en arbitre faisant primer l’intérêt commun ».
 
Après Fukushima, on n’est plus dans le « business as usual ». Partout dans le monde on remet en question l’indépendance, la transparence et la gouvernance des organismes de contrôle de la sûreté nucléaire, et même de l’Agence internationale de l’énergie atomique qui n’ont su ni prévenir, ni gérer la catastrophe de Fukushima dans un pays reconnu maître de la technologie.  
 
Pour Michel Duguay, physicien nucléaire et porte-parole du Mouvement, « Dans le contexte de Fukushima, la CCSN devrait mettre immédiatement en application ce que son propre vice-président, Ramzi Jammal, a déclaré vendredi dernier à Vienne, c’est-à-dire réexaminer tout le dossier de la sûreté nucléaire. À nos yeux, ceci exige du temps et l’annulation de l’audience sur le permis de Gentilly-2 ».
 
Pour Sortons le Québec du nucléaire, il apparaît illogique et inutile de tenir des audiences sur la prolongation d’un permis pour une vieille centrale nucléaire en fin de vie, alors qu’aucun examen public n’est prévu ni par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), ni par la CCSN pour revoir la pertinence de la reconstruction de Gentilly-2, dont le coût minimal prévu par Hydro-Québec s’élève à 2 milliards $.
 
La décision appartient aux Québécois
Depuis l’affaire Linda Keen, l’ancienne présidente de la CCSN qui a dû démissionner sous la pression du gouvernement Harper dans le dossier de la centrale de Chalk River, Sortons le Québec du nucléaire considère que la CCSN n’a pas l’autorité morale nécessaire pour agir dans ce dossier. Pour Gordon Edwards, du regroupement pour la surveillance du nucléaire, « La Commission est devenue largement politisée et sa présidence est contrôlée par un gouvernement, dont l’idéologie est incompatible avec une gestion indépendante et transparente du dossier nucléaire ». Selon Christian Simard, « La décision de reconstruire ou non Gentilly-2 appartient aux Québécois ». Il rappelle que ceux-ci rejettent en grande majorité le choix du nucléaire et que René Lévesque, qui avait décrété un moratoire en 1978 sur toutes les stratégies énergétiques de nos gouvernements, prévoyait le retrait de la filière nucléaire à la fin de la vie utile de Gentilly-2. En ce sens il estime qu’Hydro-Québec et le gouvernement Charest n’ont pas obtenu, de la part des Québécois, le mandat de reconstruire Gentilly-2 et, à plus forte raison, de le faire sans examen public approfondi digne de ce nom.  
 
Pas d’illusions
Le mouvement Sortons le Québec du nucléaire ne s’illusionne pas et ne croit pas à un sursaut de sagesse de la part de la CCSN. Si celle-ci décide de maintenir les audiences de Bécancour les 13 et 14 avril, la plupart de ses membres y participeront. Ils n’entendent pas cautionner ainsi un processus qu’il considère non rigoureux, mais bien utiliser cette tribune pour s’adresser aux Québécois.
 
Le cas échéant, la Coalition tiendra un point de presse sur la pause du mercredi midi, le 13 avril, devant l’auberge Godefroy à Bécancour. Elle y réagira notamment à la présentation d’Hydro-Québec devant la Commission, le matin même.
 

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