Le gradient de naturalité : un outil pour évaluer les impacts de la foresterie sur la biodiversité

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Nature Québec rend publique aujourd’hui une importante étude concernant l’impact des aménagements forestiers sur la biodiversité. L’étude Évaluation du gradient de naturalité des peuplements aménagés : un outil pour une sylviculture écosystémique devrait contribuer à l’évaluation par les sylviculteurs de la naturalité des peuplements forestiers aménagés et, ainsi, les aider à déterminer les mesures d’atténuation les plus adéquates pour certains travaux forestiers, particulièrement dans les plantations.

En fait, la naturalité d’un écosystème représente le niveau avec lequel un milieu se rapproche de son état naturel de forêt primaire. Le gradient passe donc d’un état où les peuplements forestiers sont entièrement naturels à un état où ils sont entièrement artificiels. Le gradient de naturalité proposé présente les peuplements forestiers selon cinq classes : naturels intacts, naturels aménagés, semi-naturels, altérés et artificiels. Afin de classer les peuplements, on évalue l’altération des attributs-clés de l’habitat, c’est-à-dire les attributs qui sont essentiels à certaines espèces sensibles et pour lesquels l’aménagement forestier a un impact. Cet outil permettra de déterminer régionalement des solutions à des enjeux économiques qui seront acceptables d’un point de vue environnemental.

Tel que pratiquée actuellement, la plantation d’espèces à croissance rapide combinée à des travaux sylvicoles intensifs a des impacts majeurs sur la biodiversité. Selon Nature Québec, en adoptant le nouveau régime forestier où l’aménagement écosystémique s’applique à la totalité des forêts publiques aménagées, il devient clair que même une production accrue de bois doit éviter de créer une artificialisation des forêts québécoises. Un virage est nécessaire. L’utilisation d’un gradient de naturalité pour l’aménagement de la forêt québécoise vise à permettre les plantations tout en protégeant la biodiversité.

Rappelons que, au Canada, depuis plusieurs années, la foresterie se doit de viser l’aménagement durable des forêts et la conservation de sa biodiversité. Avec la récente Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier adoptée en 2010, le Québec a fait un pas de plus en misant sur l’aménagement écosystémique des forêts, lequel se définit comme « un aménagement qui consiste à assurer le maintien de la biodiversité et la viabilité des écosystèmes en diminuant les écarts entre la forêt aménagée et la forêt naturelle ».

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