Plan d’action 2011-2020 sur les véhicules électriques : de belles intentions, mais des moyens et mesures à bonifier

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L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) salue les objectifs du Plan d’action 2011-2020 sur les véhicules électriques dont ceux voulant que 25% des véhicules vendus en 2020 soient électriques et que, d’ici 2030, 95 % des déplacements sur le réseau québécois de transport collectif recourent à l’électricité. L’AQLPA doute toutefois que ces belles intentions pourront se concrétiser à l’aide des mesures annoncées et invite le gouvernement à en faire davantage.

«Le gouvernement va définitivement dans la bonne direction  avec ce plan», estime Kim Cornelissen, vice-présidente de l’AQLPA, «mais plusieurs freins demeurent malgré ces aides financières annoncées, notamment en ce qui a trait à la disponibilité des voitures hybrides branchables et/ou toutes électriques à prix compétitif. Dans cette perspective, il semble que les premiers bénéficiaires des aides promises à l’achat risquent d’être les entreprises et les municipalités, d'autant plus qu'il n'existe pas suffisamment de mesures spécifiques pour les achats individuels.» 

Bien qu'intéressants, les moyens annoncés dans ce plan (250 millions sur 10 ans dont 165 millions en nouvelles mesures) sont encore insuffisants. Le gouvernement devra, entre autres, en faire bien davantage pour libérer le Québec du pétrole. Rappelons que le pétrole est aujourd’hui le premier produit importé au Québec avec 11 milliards de dollars en 2010. Le gouvernement pourrait d’ailleurs dégager près de 200 millions par année s’il augmentait d’un simple cent par litre les redevances qu’il perçoit sur les carburants fossiles. Avec cet argent, il pourrait ainsi investir pour obtenir un plan 10 fois plus important qui permettrait de réduire davantage la consommation d’hydrocarbures.

«Dans la perspective de l'atteinte de l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de moins 20% en 2020 par rapport à 1990, le secteur des transports devra fournir davantage de réductions d'émissions car il est de loin le principal contributeur de GES au Québec. Sans une plus importante contribution de ce secteur, le Québec risque fort de rater son objectif,» fait remarquer André Bélisle, président de l’AQLPA.

Pour l’AQLPA, il est essentiel que ce plan s’accompagne d’un réel programme musclé de bonus-malus à l’achat de véhicules neufs comme cela se fait déjà avec succès ailleurs dans le monde. D’autre part, il aurait été souhaitable que le Plan s’appuie sur une vision globale de la mobilité durable qui ne se réduise pas aux véhicules électriques, mais encourage et valorise le développement d’un éventail de solutions en « transport durable ».

« Bien que l’objectif de 300 000 voitures électriques en 2020 puisse sembler audacieux et demandera bien sûr une bonification importantes des mesures, cela représente de fait seulement 5% du parc automobile québécois qui roule presque exclusivement aux combustibles fossiles» souligne Patrick Bonin, coordonnateur énergie-climat à l’AQLPA. « Il ne faut pas oublier qu’à court terme, la réduction de la consommation d’essence serait possible en grande partie grâce au transfert modal, à des investissement massifs en transport collectif et aux véhicules éco-énergétiques, qui inclus les véhicules hybrides standards et dont les subventions seront réduites en 2013 pour disparaître en 2014» conclut-il.

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