Au G8, les dirigeants préfèreront-ils sauver le nucléaire ou les populations ?

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Vingt jours seulement après la catastrophe de Fukushima, Nicolas Sarkozy s'est rendu au Japon, pour prouver au monde entier que même un accident majeur ne saurait entamer sa détermination à soutenir l'énergie nucléaire. Aujourd'hui, il a mis la sûreté nucléaire à l'ordre du jour de ce G8, espérant sans doute que quelques déclarations sur la sûreté suffiraient à sauver l'avenir du nucléaire.

Alors qu'au Japon déjà plus de 100 000 personnes ont été déplacées et que des évacuations massives seraient nécessaires (1), que des récoltes sont interdites du fait de la hausse du taux de césium 134 et 137 à plus de 100 km au sud de Tokyo, que la pollution radioactive continue et que des enfants sont exposés à des doses de radioactivité colossales, l'attitude de M. Sarkozy est profondément indécente.

 

Un G8 rétrograde

Parmi les participants à ce G8, seront présents pas moins de trois Etats qui doivent ou ont dû gérer les conséquences d'accidents nucléaires sur leur territoire : le Japon bien sûr, mais aussi les Etats-Unis et la Russie (dont certaines régions subissent encore les retombées des accidents de Tchernobyl et Mayak). Comment peut-on se contenter de quelques "stress tests" et de maintenir le statu quo ? Combien d'accidents faudra-t-il encore avant que les "maîtres du monde" ne réagissent ?

Àl'heure où l'Allemagne accélère la sortie du nucléaire, où l'Italie gèle ses projets et où la Suisse décide de ne pas renouveler ses réacteurs, c'est bien la transition vers un futur sans nucléaire qui devrait être à l'ordre du jour. La meilleure façon d'assurer la sûreté reste encore de se passer de l'atome !   

 

Priorités : fermer les centrales, protéger les enfants !

M. Naoto Kan, premier ministre japonais, a déclaré le 25 mai au Financial Times qu'il n'y aurait probablement plus jamais de construction de réacteurs nucléaires dans son pays. Le Réseau "Sortir du nucléaire" l'encourage à s'opposer fermement aux projets de M. Sarkozy pour sauver le nucléaire et à poursuivre dans la voie déjà prise avec la fermeture de la centrale d'Hamaoka.

Par ailleurs, le Réseau "Sortir du nucléaire" exhorte M. Kan à rabaisser à 1 mSv (millisievert) par an le seuil maximal d'exposition aux radiations pour les enfants dans les territoires contaminés, et à annuler la norme de 20 mSv tolérée  depuis le 11 mars 2011. Il est inacceptable que des enfants, dont l'organisme est particulièrement vulnérable, soient ainsi sacrifiés en étant exposés à la même dose que des travailleurs du nucléaire.

En France, plus de 20 000 personnes ont déjà signé la pétition soutenant cette demande des associations environnementales et de parents japonais.

 

(1) En se basant sur un seuil maximal d'exposition aux radiations que nous estimons beaucoup trop élevé, l'IRSN recommande l'évacuation de 70 000 personnes

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