Changements climatiques : un nouveau rapport alarmant pour les riverains du Saint-Laurent

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Un rapport publié dans le cadre de la 7e réunion du Conseil de l’Arctique laisse entrevoir de graves conséquences liées aux changements climatiques au Québec. Le rapport intitulé «Neige, eau, glace et pergélisol dans l'Arctique» et publié par le Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique (PSEA), un organisme de recherche international, indique que les recherches passées sur l'élévation du niveau de la mer, y compris le rapport 2007 du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ont considérablement sous-estimé l’ampleur des hausses du niveau de la mer. Selon ce rapport, considéré comme l'une des mises à jour les plus complètes depuis six ans sur les impacts des changements climatiques, le niveau des mers augmentera de 90 à 160 centimètres (cm) d'ici à 2100, plutôt que de 18 à 59cm, comme estimé précédemment.

 

Graves répercussions pour les riverains du Saint-Laurent

Les régions bordant la zone côtière de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent pourraient subir des répercussions graves résultant de la hausse du niveau des mers : l’accentuation de l’érosion des berges, des risques accrus d'inondations et de marées exceptionnelles causées par les tempêtes. Pour Patrick Bonin, coordonnateur climat-énergie à l’AQLPA, «ce rapport est un sérieux signal d’alarme et est d’autant plus inquiétant que le Bas St- Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord sont déjà très vulnérables face aux grandes marées. Une augmentation du niveau de la mer de plus d’un mètre et demi augmentera drastiquement le risque de tempêtes destructrices et laisse entrevoir une répétition de ce qu’ont vécus ces régions en décembre dernier ». Rappelons qu’en décembre 2010 des marées hautes de plus de 3 mètres accompagnées de forts vents et de pluie ont causé des dommages majeurs entrainant la destruction d’infrastructures, l’érosion des berges et l’évacuation de plusieurs maisons. L’élévation du niveau de la mer combinée à la réduction du couvert de glace et à l’augmentation du nombre et de la vigueur des tempêtes conduira à l'accélération de l'érosion côtière, menaçant ainsi les infrastructures côtières et les écosystèmes marins.

 

L’urgence d’agir et autres impacts des changements climatiques au Québec

Pour Patrick Bonin, « ce rapport est un autre rappel de l’urgence d’agir pour lutter contre les changements climatiques. » Selon lui, l’augmentation du niveau de la mer annoncée est d’autant plus inquiétante qu’elle sera accompagnée d’autres impacts des changements climatiques au Québec. Par exemple, la vague de chaleur extrême qui a frappé Montréal en 2010 liée au décès de 106 personnes, et les récentes inondations de la rivière Richelieu nous renvoient aux prévisions scientifiques qui annoncent une augmentation de la fréquence, de l’intensité ou de la durée des événements climatiques extrêmes ».

Le PSEA présente aujourd’hui ses conclusions et recommandations lors de la 7e réunion ministérielle du Conseil de l'Arctique à Nuuk, au Groenland. Les ministres des Affaires étrangères représentant les huit États de l'Arctique sont présents, ainsi que des hauts fonctionnaires de l'Arctique. De ces réunions devrait émerger d’une part une déclaration signée par les ministres, et d’autre part un rapport plus substantiel des Responsables seniors de l'Arctique.

Le résumé du rapport « Neige, eau, glace et pergélisol dans l'Arctique » est disponible en ligne

Documentation complémentaire à consulter

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