Greenpeace : Clover Leaf doit changer de thon

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Un site-parodie de la marque Clover Leaf a été lancé aujourd’hui par Greenpeace pour dénoncer les politiques d’approvisionnement de l’entreprise qui, pour remplir ses conserves de thon, saccage la vie marine. Une distribution de fausses boîtes de thon libellées « Juste du thon? » a également été organisée.

« Clover Leaf prétend protéger les ressources marines mais on n’en voit pas encore le résultat dans ses cannes de thon », explique Virginie Lambert Ferry, responsable de la campagne Océans chez Greenpeace. « Clover Leaf dit attendre les résultats de recherches pour changer ses pratiques mais, pendant ce temps, des milliers de tonnes d’espèces marines sont tuées chaque année pour remplir les conserves de Clover Leaf. C’est inacceptable. »

Clover Leaf a une responsabilité particulière dans l’épuisement des océans. L’entreprise s’approvisionne auprès de pêcheries qui utilisent des méthodes de pêche qui capturent de manière incidente de nombreuses autres espèces marines. Les tortues, les requins et les oiseaux de mer, entre autres, sont victimes de ces « prises accessoires », des prises inutiles qui entament encore davantage une biodiversité marine déjà mal en point.

Les dommages les plus importants sont dus à la pêche à la palangre et à la senne lorsque celle-ci est pratiquée à l’aide de dispositifs de concentration de poissons (DCP), des objets flottants qui attirent de nombreuses espèces marines dans les filets mais mais pas seulement l’espèce visée par la pêche. La plupart des pêcheries au thon utilisent ce type de matériel. La pêche à la senne effectuée à l’aide de DCP menace également des thons dont les stocks sont en déclin tels le thon obèse et le thon albacore, qui figurent sur la Liste rouge de Greenpeace. À un stade juvénile, ils sont souvent confondus avec du thon listao très prisé par l’industrie, ce qui empêche ces espèces de se régénérer.

« Greenpeace estime que les prises accessoires associées à la senne avec DCP pourraient remplir l’équivalent de près d’un milliard de conserves de thon chaque année et c’est encore pire pour la pêche à la palangre », constate Virginie Lambert Ferry. Sous le logo de Clover Leaf, Greenpeace a donc ajouté que l’entreprise « doit changer de thon ».

Sur le site parodie, Greenpeace a remanié la section « Devine qui vient manger? » de Clover Leaf et invite les consommateurs à proposer à l’entreprise des recettes sans thon tant que la marque n’aura pas décidé de s’approvisionner auprès de pêcheries durables. 

Pour inciter le public à se rendre sur le site parodie, des bénévoles de Greenpeace déguisés en faux employés de Clover Leaf ont distribué aux centres-villes de Montréal et de Vancouver des fausses conserves « sans thon » qui informent les consommateurs du lien entre les produits Clover Leaf et la destruction de la vie marine.

« Le site Web de Greenpeace informe la population que le meilleur n’est pas à l’intérieur  des conserves thon de Clover Leaf », ajoute Virginie Lambert Ferry. « Clover Leaf possède la plus grande part du marché de thon en conserve au Canada et doit immédiatement imiter les marques qui oeuvrent dans le sens d’un approvisionnement en thon durable et équitable. »

Greenpeace a récemment publié un rapport classant les 14 principales marques de thon en conserve vendues au pays. Clover Leaf a pris la 11e place de ce classement mais est loin d’être la seule entreprise à se fournir auprès de pêcheries destructrices. La plus grande part du thon vendu au détail provient de pêcheries non durables ou inéquitables. Depuis la publication de ce rapport, plusieurs entreprises s’appliquent à changer leur chaîne d’approvisionnement, y compris les compétiteurs de Clover Leaf.

Le rapport s’inscrit dans le cadre d’une campagne internationale pour la sauvegarde du thon qui cible les principales marques de produits à base de thon dans le monde. La campagne est un succès au Royaume-Uni. En effet, Princes, une importante marque de thon et d’autres marques maison vendues dans divers supermarchés, se sont clairement engagées à transformer leur chaîne d’approvisionnement et à vendre du thon listao provenant de pêcheries plus durables, celles qui utilisent notamment la senne coulissante sans DCP, et de pêcheries à la canne. Greenpeace exhorte Clover Leaf à faire de même et à cesser de vendre du thon albacore, une espèce qui figure sur la Liste rouge de l’organisation.

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