Repenser le territoire et les transports – Équiterre et Vivre en Ville proposent au gouvernement du Québec de se projeter dans le XXIe siècle

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Dans la foulée de la révision de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, du plan d’action 2020 de lutte aux changements climatiques et de la stratégie québécoise d’électrification des transports, Équiterre et Vivre en Ville présentent aujourd'hui une vision résolument d’avant-garde en matière de transport des personnes et d'aménagement du territoire.

Ce projet de politique détaillé et chiffré, intitulé « Changer de Direction », contient plus d’une trentaine d’actions concrètes inspirées des meilleures pratiques nord-américaines et européennes. Alors que les prix du pétrole continuent d’augmenter, Ie projet vise à réduire la dépendance du Québec au pétrole et les émissions de gaz à effet de serre, tout en développant l’économie du Québec et la qualité de vie des citoyens.

S'appuyant sur l’approche internationale « Éviter-Transférer-Améliorer » (Avoid-Shift-Improve), les solutions proposées visent à réduire le besoin en déplacements motorisés, à accroître la part des déplacements faits en transports collectifs et actifs et à améliorer l'efficacité énergétique des véhicules. Les deux organisations proposent que le gouvernement du Québec assume pleinement ses responsabilités d’aménagiste en chef en fixant aux municipalités des balises claires encadrant le développement du territoire, et en visant la fin de l’étalement urbain. Vivre en Ville et Équiterre proposent également qu’avec un réseau routier désormais arrivé à maturité, les investissements prévus dans le développement de nouveaux liens autoroutiers, périurbains et urbains, soient réalloués au doublement de l’offre de transport collectif, partout sur le territoire.

« Il faut arrêter de construire des milieux de vie où il est impossible de vivre sans voiture. Nous sommes en train de condamner des centaines de milliers de familles à être dépendantes du pétrole, ce qui leur coûtera de plus en plus cher. C’est notre responsabilité, et la responsabilité du gouvernement du Québec, de mettre fin à ce gaspillage », rappelle Alexandre Turgeon, président et fondateur de Vivre en Ville.

 

Des objectifs de réduction de la consommation de pétrole

Les organismes proposent pour 2030 une réduction de 20% du kilométrage parcouru en voiture. « Cet objectif nous permettrait d'économiser près de 2,5 milliards de dollars en plus d'éviter l'émission de 6,2 mégatonnes de CO2 », souligne Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint d'Équiterre. « Pour atteindre cet objectif, nous proposons entre autres au gouvernement d'allouer, à terme, un nouveau budget de un milliard de dollars par année au développement de nouvelles infrastructures de transport collectif, tout en investissant pour maintenir les actifs existants », ajoute-t-il.

Les organismes visent entre autres à ce que d'ici 2030, une desserte fréquente, aux 10 minutes toute la journée, soit disponible à une majorité de la population. De plus, ils proposent entre autres de mettre un frein à l’augmentation de la capacité routière pour les déplacements de navettage. « Il nous faut sortir du cercle vicieux de la dépendance automobile : la construction de nouvelles routes amène inévitablement l'étalement urbain, l'augmentation de la circulation automobile et finalement, une augmentation de la congestion routière », explique Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.

Les organismes soulignent aussi que l’amélioration de la performance des véhicules doit encore être améliorée et qu’une cible d’un maximum de 25% de camions légers du parc automobile devrait être adoptée, en plus de la mise en place d’une norme sur la teneur en carbone des carburants et d’un bonus-malus. « Alors que le parc automobile ne cesse d'augmenter, et particulièrement le nombre de camions légers, nos louables efforts pour améliorer la performance des véhicules sont tout simplement insuffisants pour permettre de réduire notre consommation de pétrole et nos émissions de GES. Des alternatives à la voiture individuelle s’avèrent indispensables », propose Hugo Séguin, conseiller principal d'Équiterre.

Le rapport mentionne que l’adoption de ces trois chantiers permettrait de réduire la consommation de carburant des Québécois à 2,6 milliards de litres, soit une réduction de 60% par rapport à 2009, et de réduire les émissions de GES de la province considérablement afin d'aider le Québec à atteindre son objectif en ce domaine.

 

Pour télécharger le rapport: www.equiterre.org/publications

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