Une enquête révèle que les jeunes sont prêts pour des changements de comportement axés sur le développement durable

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Les jeunes adultes des agglomérations urbaines de Montréal, Halifax et New York ont des idées très précises des changements qui doivent être entrepris pour permettre des modes de vie plus durables autour d’eux. Ils sont aussi prêts à modifier leurs comportements et ils veulent participer activement à l’amélioration du monde dans lequel ils vivent.  C’est ce qui ressort d’une étude réalisée auprès de 400 étudiants universitaires de 18 à 35 ans ayant participé à une enquête mondiale du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Avec eux, ce sont plus de 8000 jeunes adultes vivant en milieu urbain, de 20 pays des quatre coins du monde, qui ont pris part à cet exercice en répondant à un questionnaire en ligne, accessible en 10 langues. L’Enquête Mondiale sur les Modes de Vie Durable, l’un des premiers grands sondages à être réalisé à l’échelle mondiale sur ce sujet, a permis d’analyser les aspirations et préoccupations des jeunes quant à leur avenir ainsi que leur vision des priorités sur lesquelles les autorités publiques devraient se pencher immédiatement en matière de durabilité.

Quatre universités du Canada et des États-Unis ont collaboré à cet effort international : l’Université du Québec à Montréal, l’Université Concordia (Montréal), Dalhousie University (Halifax) et Fordham University (New York). Solange Tremblay, professeure associée de communication et développement durable à l’UQAM, et Guy Lachapelle, professeur de science politique à l’Université Concordia étaient les deux responsables de l’Enquête pour le Canada et les États-Unis.

Les jeunes adultes de New York, de Halifax et de Montréal rêvent d’une vie équilibrée, fondée sur des valeurs plus humaines et équitables permettant l’épanouissement sur les plans familial, professionnel et social. Pour ces jeunes, des actions plus responsables passent par une utilisation plus modérée de la voiture, par l’adoption du transport en commun pour leurs déplacements réguliers de même que par une consommation axée sur les nécessités.  Ils reconnaissent la nécessité d’économiser l’eau et de réduire leur consommation énergétique. L’achat de produits locaux, le  recyclage et le compostage s’ajoutent aux gestes qu’ils disent pouvoir intégrer à leurs responsabilités individuelles et ils soulignent l’importance de limiter le gaspillage sous toutes ses formes.

 

Trois villes, trois sensibilités

Mais ces jeunes n’ont pas tous une compréhension uniforme des valeurs reflétant le développement durable. Les définitions plus complètes se rapprochant des trois dimensions environnementale, sociale et économique sont plus nombreuses chez les répondants de l’agglomération montréalaise : sans doute un reflet des campagnes de sensibilisation qui ont suivi l’adoption de la Loi sur le développement durable du Québec en 2006.

Entre outre, si la pauvreté et la dégradation de l’environnement sont pour les jeunes de Montréal et de Halifax les deux grandes priorités mondiales sur lesquelles on doit se pencher aujourd’hui, les jeunes New-Yorkais accordent plus d’importance à l’économie qu’à l’environnement, dans une proportion de 4 à 5 fois plus élevée que pour les répondants de Halifax et de Montréal : la crise économique sans précédent qui a pris naissance aux États-Unis en 2008 pourrait expliquer une bonne part de cet écart, selon les auteurs.

De plus, les préoccupations des jeunes se distinguent nettement selon leur ville de résidence :  

  • Les jeunes Montréalais sont préoccupés par la qualité de vie en général, incluant l’accessibilité à des produits biologiques plus abordables, l’élargissement du réseau des pistes cyclables et l’importance du bon voisinage dans leur communauté.                                                                
                                           
  • À Halifax, les répondants souhaitent des investissements massifs afin de permettre l’amélioration des transports en commun tant pour les déplacements dans la ville qu’en périphérie ou vers le bord de la mer. Ils sont aussi très critiques du peu d’empressement des pouvoirs publics à développer un réseau de pistes cyclables.
     
  • Dans la région new-yorkaise, le manque de logements de qualité à un coût abordable a clairement été identifié comme l’un des grands problèmes avec la consommation d’énergie, la pollution et la difficulté d’entrer dans Manhattan que ce soit en auto, en train ou en vélo.

 

Il faut plus de communication

Les jeunes adultes des trois agglomérations sont conscients que certains enjeux commandent des actions collectives et plusieurs croient qu’il faut aller au-delà de la simple information pour encourager les modifications de comportements face aux grands problèmes planétaires comme les changements climatiques. Et si 60 % des répondants estiment qu’ils peuvent avoir une influence sur les politiques publiques, les communications font gravement défaut selon eux. Trois jeunes sur cinq affirment être peu ou non informés de la façon dont leur communauté est gérée; une observation également partagée par les jeunes des autres parties du monde. L’étude souligne en cela que les valeurs collectives et les spécificités propres à ces trois centres urbains comme aux autres régions du monde constituent une source d’informations précieuse pour les autorités publiques concernées.

 

Pour en savoir plus

Les conclusions de l’Enquête pour New York, Montréal et Halifax sont accessibles aux pages 62 à 70, dans la publication donnant accès aux résultats de l’enquête pays par pays. La publication Visions for Change : Recommendations for Effective Policies on Sustainable Lifestyles donne accès aux résultats globaux de l’Enquête à travers le monde.

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