Cyclistes et piétons à Montréal : vers une sécurité accrue

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Par Antonin Besner

Mots clés : Transport, Montréal, Sécurité, Piétons, Cyclistes

 

« Une nouvelle approche est de [re]penser les [feux de circulation]en fonction du nombre de piétons, et non du nombre de véhicules. » Ce commentaire de Luis Miranda-Moreno, assistant professeur à McGill au Département de l’ingénierie civile, résume bien les propos qu’ont tenu Patrick Morency, médecin spécialiste en santé publique, Robert Schneider, chercheur postdoctoral à l’Université de Californie et lui-même au cours d’une conférence sur la sécurité des piétons et des cyclistes en milieu urbain lors du sommet ÉcoCité 2011.

Au centre-ville de Montréal, un piéton doit marcher entre 12 et 24 mètres en moyenne pour franchir une intersection avec artère. Bien souvent, il doit traverser à la lumière verte des voitures, en ayant la visibilité réduite à cause des automobiles stationnées au coin des rues. Un cycliste doit composer avec le même genre de problème. Plus le volume de circulation est important, plus le nombre et le risque de blessures sont élevés. De quoi décourager le citoyen  tenté de renoncer à sa voiture.
 


De gauche à droite, Luis Miranda-Moreno, Robert Schneider et Patrick Morency.
Antonin Besner. Tous droits réservés.


Comment choisir son mode de déplacement

Selon Robert Schneider, il y a plusieurs facteurs qui entrent en compte lorsque quelqu’un choisit son mode de déplacement. Il doit être disponible, sécuritaire, peu coûteux et rapide. La plupart des rues et des intersections à Montréal ne sont pas rapides et sécuritaires pour les cyclistes et les piétons. À preuve, environ 1000 piétons sont blessés par année, nous apprend Patrick Morency.

Schneider croit que des ajustements simples pourraient inciter un plus grand nombre de personnes à marcher et à pédaler : un meilleur éclairage le soir, remplacer des stationnements pour voitures par des stationnements pour vélo, améliorer les routes pour piétons et cyclistes.

Pour Luis Miranda-Moreno, tout est une question d’espace et de temps : « On peut, par exemple, reculer les espaces de stationnement au coin des intersections afin d’augmenter la visibilité, ou encore allouer un plus grand laps de temps aux piétons et cyclistes pour traverser la rue. » Il ajoute « qu’il y a un achalandage de 60% plus élevé sur les rues avec pistes cyclables que sur les autres ». En preuve, la rue Laurier à Montréal, qui voit maintenant passer deux fois plus de cyclistes depuis les travaux du printemps dernier.

Patrick Morency propose de réduire le nombre de mètres que les piétons doivent parcourir aux intersections majeures. Et tout spécialement dans les quartiers pauvres, là où on retrouve trois fois plus d’intersections avec artères que dans les quartiers riches. « Le design des rues fait une différence dans le choix de marcher ou de prendre la voiture », explique Robert Schneider.

« En réduisant le volume de circulation, les risques de blessures sont diminués pour tous, automobilistes compris », conclut Patrick Morency.

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