Le nouveau citoyen

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Par Maude Dufour-Gauthier

Mots clés: Villes, Montréal, Nantes, citoyens, Écocité2011

 

«Nous faisons face à un changement global dans la mentalité des métropoles», clame Ronan Dantec, adjoint du maire de Nantes, en France, et vice-président de Nantes métropole, lors d’une conférence au Sommet mondial ÉcoCité2011 à Montréal le 26 août. À Nantes comme ailleurs, laisser parler sa ville deviendrait le mot d’ordre.

En guise d’exemple, M. Dantec avance que la consommation d’énergie a baissé de 20% dans les 150 ménages encadrés par la métropole européenne plus tôt cette année. À la suite de cette expérience, les citoyens participants ont été invités à communiquer leurs recommandations à la Ville. Des politiques publiques adaptées à la réalité contemporaine devraient en découler cet automne.

Aussi présent à la conférence, le maire de Montréal, Gérald Tremblay – aux côtés de M. Dantec ainsi que du maire de Münster en Allemagne –  a mis de l’avant l’importance du dialogue pour les Montréalais. «Avant, nous consultions les citoyens en aval, mais aujourd’hui nous n’avons d’autre choix que de le faire en amont».
 


De gauche à droite, l'adjoint du maire de Nantes, M. Dantec, le maire de Montréal, M.Tremblay,
le maire de Münster, M. Luis et Luc Rabouin, coprésident du Sommet Écocité 2011.
Photo de Marie-Eve Dion. Tous droits réservés.

 

Le fossé entre élus et citoyens

Entre le citoyen et son premier ministre, le fossé est grand et la possibilité d’entretenir une conversation quasi impossible. Or, au niveau local, ce fossé s’amenuise :les Montréalais ont maintenant le pouvoir d’initier des consultations publiques. «Ce ne sont plus seulement les élus qui ont droit de parole», lanceGérald Tremblay. Selon ce dernier, la hiérarchie entre le local et le global n’existe plus. Ainsi, le pouvoir prendraitracine chez les citoyens, et ce, afin d’établir des actions concrètes dans les métropoles, au niveau local.

En comparaison à Montréal, la discussion entre les élus et la population de Münsterfait partie intégrante du processus décisionnel. Dans cette ville de 280 000 habitants de l’ouest de l’Allemagne, le dialogue s’exprime à travers un éventail de forums, organisés régulièrement afin de connaître les opinions citoyennes. Marcus Lewe, maire de cette ville, rappelle qu’intégrer la population dans le processus de développement durable débute d’abord et avant tout dans l’éducation à la participation citoyenne, une des valeurs à Münster. «Nos enfants sont ceux qui auront le plus de pouvoir décisionnel dans le futur», souligne-t-il.

Mis en place en février 2006 au niveau communautaire, l’Agenda 21 est une autre action concrète prise par Nantes afin de placer le citoyen au cœur des solutions lorsqu’on parle d’écocité. Selon Ronan Dantec, le programme agit tant sur le comportement de la population au quotidien que dans les politiques publiques. Il s’appuie sur trois règles: respecter les grands équilibres écologiques, construire la ville de demain et favoriser le «vivre ensemble».

Ronan Dantec souligne la rapidité avec laquelle le changement de mentalité face au développement durable est survenu. « La mutation culturelle a été très vite! Il y a 10 ans, les changements climatiques n’étaient même pas à l’agenda politique.» Reste à voir à quel point la place du citoyen sera promue dans les processus décisionnels, mais aussi dans la mise en œuvre de ces projets.

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