Par Marie-Ève Cloutier
Mots-clés : Saint-Bruno-de-Montarville, Boisé des Hirondelles, projet de développement de La Futaie
« Pourquoi vous acharner, M. Benjamin? Pourquoi y tenez-vous tant à ce projet? Tu l’aimes-tu, le promoteur? » a demandé Louis Émond , au maire lundi soir lors d’une séance du conseil municipal plutôt tumultueuse. Les citoyens de Saint-Bruno maintiennent leur forte opposition au projet de développement de La Futaie.
Faisant référence à la chanson de Richard Desjardins (Tu m’aimes-tu? – où ce dernier tente de s’expliquer pourquoi une si belle fille a passé la nuit avec lui dans sa chambre d’hôtel), le citoyen en colère en rajoute. « J’ai passé par toutes sortes d’hypothèses farfelues afin de m’expliquer votre entêtement. Avez-vous un lien d’amitié avec le promoteur du projet, [le sénateur Paul J. Massicotte]? »
« Je pense que cette question n’a aucun fondement et n’a aucun sens », a répondu le maire Benjamin.
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Photo Marie-Ève Cloutier – Tous droits réservés |
Une décision prématurée
Les uns à la suite des autres, une dizaine de citoyens se sont exprimés lors de la période de questions concernant les deux points de l’ordre du jour devant faire l’objet d’une décision du conseil municipal. Il s’agissait de l’avis de motion et l’adoption d’un projet de règlement modifiant le Règlement relatif aux plans d’implantation et d’intégration architecturale afin d’ajouter des dispositions particulières applicables à la zone HA 800, autrement dit, le Boisé des Hirondelles.
Ce faisant, « la ville agit de façon prématurée en accordant au promoteur le cadre réglementaire requis pour la mise en chantier de son projet, considérant que la pertinence, la rentabilité, les impacts environnementaux et l’acceptabilité sociale de ce dernier sont encore fortement décriés dans la communauté montarvilloise » selon Michèle Archambault, seule figure de la dissidence au sein des conseillers municipaux.
Où sont les gens favorables au projet?
« Nous avons une pétition de 2600 noms pour la sauvegarde du Boisé des Hirondelles, alors donnez- nous en une qui prouve que vous êtes plus en mesure de représenter l’opinion publique que nous! » a demandé Catherine Mondor, porte-parole du Regroupement de citoyens pour la sauvegarde de la forêt des Hirondelles. Mme Mondor a suggéré la tenue d’un référendum afin de régler la question.
Pour sa part, le maire a répliqué en indiquant qu’il ne ferait pas de référendum. « Nous verrons le résultat à l’étape ultime, soit au prochain scrutin municipal », a-t-il répondu.
« Du suicide politique »
François Parenteau, nommé meilleur analyste financier indépendant en Amérique du Nord par le magazine américain Business Week en 2001, a quitté New York en 2005 pour venir s’établir à Saint-Bruno. « La forêt des Hirondelles représente un huitième de un pour cent du territoire. Je comprends le désir de votre administration d’augmenter ses revenus, mais pourquoi supporter un projet immobilier sur un des plus beaux sites de Saint-Bruno, pour des retombées de taxes qui seront minimes lorsqu’on les compare à votre budget d’exploitation total? », a-t-il questionné.
« Pourquoi ne pas faire preuve d’imagination et d’audace en refusant ce projet et démontrer qu’à Saint-Bruno-de-Montarville on ne fait pas du développement à tout prix, mais du développement responsable à long terme pour le bien de la population existante et future? » a conclu M. Parenteau sous les applaudissements de la salle.
