Dépôt du Rapport sur le projet de mesure de la consommation d’eau et d’optimisation du réseau

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« Les défis auxquels nous faisons face demeurent considérables » Richard Deschamps.

 

M. Richard Deschamps, vice-président du comité exécutif et responsable des infrastructures de la Ville de Montréal, rend publique la réponse de l’administration municipale au rapport du vérificateur général sur le projet de mesure de la consommation de l’eau et de l’optimisation du réseau. Déposé hier à la Commission permanente sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs, le Rapport présente une vision globale de la situation de la gestion de l’eau et un plan d’action pour l’amélioration continue de l’état des infrastructures montréalaises.

« L’eau est une des missions les plus importantes d’une administration municipale. Notre responsabilité vis-à-vis cette ressource collective, essentielle à la vie, nous la prenons très au sérieux. Le Rapport met en lumière que les défis auxquels nous faisons face demeurent considérables : l’état du réseau continue de se détériorer et ce, malgré des investissements sans précédent. La stratégie montréalaise proposée et l’enjeu de financement qu’elle soulève feront l’objet d’analyses et de discussions afin qu’ensemble, collectivement, nous puissions prendre des décisions éclairées », de déclarer M. Deschamps.

Rappelons que depuis 2002, l’administration municipale a consenti des sommes records de l’ordre d’un milliard de dollars dans les infrastructures de l’eau. Cela représente un rythme annuel près de 10 fois plus élevé que ce qui se faisait antérieurement. De plus, un Fonds de l’eau, dont les sommes sont réservées à l’amélioration du service d’eau, a été mis en place en 2004.

 

Les faits saillants du Rapport

Le constat technique, documenté et appuyé sur des observations terrain, met en évidence que :

  • Le déficit d’entretien des actifs demeure : le tiers des conduites ont atteint
  • Leur durée de vie utile et l’autre tiers l’atteindra d’ici 2020;
  • La production d’eau potable demeure deux fois plus élevée que dans la moyenne des grandes villes nord-américaines ;
  • Il existe environ 40 % de fuites et de gaspillage d’eau potable ;
  • Montréal subit 29 bris de conduites aux 100 km, soit plus du double des municipalités comparables.

Pour renverser la tendance, une stratégie montréalaise de l’eau est proposée, d’où découle un plan d’action incluant 160 programmes ou activités, dont 6 projets majeurs :

  • la détection et la correction des fuites;
  • le rattrapage du déficit d’entretien;
  • l’installation de compteurs ICI (industries, commerces et institutions) ;
  • l’application de la stratégie de bouclage des réseaux de distribution;
  • l’implantation de la désinfection des eaux usées par l’ozone et la gestion des eaux pluviales ;
  • le plan directeur des bassins de drainage.

Un plan de financement sur dix ans est également proposé afin d’assurer la réalisation des projets majeurs identifiés. Les principales caractéristiques de ce Plan sont les suivantes :

  • Budget d’investissements : 4,6 G$ sur 10 ans;
  • Budget de fonctionnement : 3,9 G$ sur 10 ans;
  • Augmentation annuelle de 9 % des revenus autonomes du Fonds de l’eau, ce qui représente 1,2 % de la taxe générale;
  • Obtenir une contribution gouvernementale de 836 M$ supplémentaires;
  • Objectif visé : atteindre l’auto-financement d’ici 2020.

 

Le projet d’installation de compteurs et d’optimisation du réseau

Le Rapport recommande la relance, sur de nouvelles bases, du projet initial. D’ailleurs, l’installation des compteurs d’eau et l’optimisation du réseau (la mesure de la distribution et la régulation de la pression de l’eau) sont des outils incontournables pour l’atteinte des objectifs dictés par la Stratégie québécoise de l’eau potable, dont la diminution du taux de fuites à 20 %.

Ainsi, il est recommandé de réduire de moitié le nombre de compteurs à installer dans les industries, commerces et institutions; de cibler les plus grands consommateurs d’eau; et de confier aux professionnels de la Ville l’installation des compteurs, de même que leur entretien. Il est aussi proposé d’opter pour un programme d’implantation des instruments de mesure et de régulation de la pression d’eau dans une perspective, moins ambitieuse et plus réaliste que le projet de 2007.

Dans cette nouvelle formule, le projet initial d’installation de compteurs et d’optimisation du réseau se trouve considérablement réduit, passant d’un budget de 355 M$ à 155 M$ (dont 55 M$ pour l’installation de 16 200 compteurs et 100 M$ pour l’ajout de l’équipement d’optimisation du réseau).

 

La Commission municipale de l’environnement, de l’eau et des grands parcs

La Commission a pour mandat d’étudier les propositions contenues dans le Rapport, de tenir une consultation publique et de soumettre des recommandations au conseil municipal. Une assemblée publique de présentation du Rapport est prévue en octobre et sera suivie du dépôt des mémoires en novembre 2011. Un avis public sera publié dans les médias.

« Nous sommes des insulaires. L’eau nous entoure et elle fait partie intégrante de l’identité montréalaise. La protection et la préservation de cette richesse collective nous interpellent tous. La question fondamentale à laquelle la Commission et les citoyens doivent répondre est : Doit-on continuer à investir dans le Fonds de l’eau? », de conclure M. Deschamps.  

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