L’Europe a une occasion unique de reformer son soutien à l’agriculture, estime l’OCDE

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Les agriculteurs européens sont moins dépendants du soutien à l’agriculture du fait des prix élevés des matières premières, ce qui offre aux gouvernements, à court de liquidités, une occasion unique de reformer la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne, d’après un nouveau rapport de l’OCDE.


L’évaluation des réformes des politiques agricoles de l'Union européenne montre que le soutien communautaire a sensiblement diminué ces 20 dernières années : il représentait 22 % des recettes annuelles totales des agriculteurs sur la période 2008-10, contre 39 % sur la période 1986-88.


Ce recul est dû à plusieurs facteurs, notamment les prix élevés des matières premières, qui font automatiquement diminuer le soutien des revenus, et 25 années de réforme de la PAC décrites dans ce rapport.


Néanmoins, les dépenses au titre de la PAC ont représenté près de 45%du budget total de l’UE en 2010, soit à peu près 53 milliards EUR. Le soutien à l’agriculture a globalement atteint 77 milliards EUR en 2010 d’après « l’estimation du soutien aux producteurs », indicateur de l’OCDE qui prend en compte les paiements directs versés aux exploitants mais aussi l’incidence de l’action publique sur les prix.


« Les projections de croissance de la demande et la hausse des prix réels des matières premières offrent des opportunités considérables aussi bien aux agriculteurs qu’aux pouvoirs publics », a indiqué Ken Ash, directeur des échanges et de l’agriculture à l’OCDE, lors de la présentation du rapport à Bruxelles. « Une occasion se présente de délaisser le soutien des revenus en général pour privilégier les investissements dans un secteur agroalimentaire fort et compétitif », a-t-il ajouté.


Le rapport de l’OCDE détaille les principaux remaniements de la PAC opérés au cours de ces 25 dernières années, décrit les grandes caractéristiques et la structure de cette politique sous sa forme actuelle, et donne des orientations sur les réformes à entreprendre à l’avenir, notamment :

  • supprimer les derniers obstacles au fonctionnement des marchés des intrants et des produits, poursuivre l’ouverture du marché européen, et améliorer la transparence des marchés communautaires des terres à la vente comme à la location, des quotas de production et des droits à paiements
  • augmenter les investissements dans l’innovation agricole
  • mettre en place, à l’échelle de l’UE, un cadre général et efficace de gestion des risques, sans empiéter sur les domaines dans lesquels le secteur privé offre déjà des solutions telles que les  contrats de production, les assurances et les contrats à termeprendre des mesures ciblées pour améliorer la performance environnementale de l’agriculture, y compris si nécessaire, le versement de paiements directs aux exploitants en contrepartie de la fourniture de biens et de services environnementaux.
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