Enjeux de la conférence de Durban

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Par Catherine Gauthier

Mots-clés: 17eConférence des Parties, Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Durban, Afrique du Sud, atténuation, financement, fond vert pour le climat


La 17e Conférence des Parties s’ouvre ce matin à Durban, en Afrique du Sud. Des délégués du monde entier sont attendus dans le but de faire progresser les négociations sur le climat et de conclure un accord à l’issue des deux semaines de conférence (28 novembre au 9 décembre 2011).

La première période d’engagement du Protocole de Kyoto arrivera à échéance à la fin de 2012. Les parties à la conférence négocieront quant à une deuxième période, une suite au Protocole de Kyoto. L’objectif ultime de toutes les négociations est de parvenir à un accord légalement contraignant. Bien qu’une telle entente ne sera pas finalisée à Durban, des efforts doivent être mis dans le but de l’obtenir pour 2015.
 

Deux voies de négociations

La Convention-cadre des Nations Unies comprend deux voies de négociations : l’action concertée à long terme et le Protocole de Kyoto. Sous la première voie, un mandat clair est nécessaire : un objectif précisé, des règles procédurales définies et un échéancier détaillé.

Quant au Protocole de Kyoto, les parties doivent établir des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Si le niveau d’ambition n’est pas au rendez-vous (i.e. si elles ne sont pas assez ambitieuses), ces cibles pourraient être établies de manière provisoire afin de les élever lors de prochaines sessions de négociations.  Peu importe l’option retenue, un accord complémentaire ou une entente pour remplacer le Protocole de Kyoto devra être conclu d’ici 2015. Au cours des dernières négociations, on cherchait à éviter un manque d’engagement (ou gap) entre la première et la deuxième période du Protocole de Kyoto, mais ce scénario n’est plus possible aujourd’hui.
 

Atténuation des changements climatiques

À Durban, il y a peu de chance de voir les pays s’entendre sur des cibles de réduction. Des cibles provisoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre pourraient être fixées comme objectif minimum. Selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, des réductions de 25 à 40% des émissions par rapport aux taux de 1990 sont nécessaires d’ici 2020.

Dans les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les pays industrialisés – pays de l’Annexe 1 – travaillent sur le déficit d’ambition entre les cibles actuelles et les cibles nécessaires en termes absolus. Même si les pays non membres de l’Annexe 1 n’ont pas de cibles absolues, ils s’engagent par le biais de mesures d’atténuation appropriées au niveau national. À Durban, les parties doivent développer les mesures notamment par la création d’un registre et par la clarification des règles d’encadrement. L’Afrique du Sud est un bon exemple de pays qui a pris des mesures d’atténuation appropriées au niveau national, mais plusieurs pays dont l’Indonésie n’en ont aucun.
 

Financement des mesures d’adaptation

La conférence de Cancun en 2010 a permis d’établir le Fonds Vert pour le Climat, mais son opérationnalisation est encore loin d’être définie. Par ailleurs, il faut s’assurer d’ajouter les fonds promis à Copenhague et à Cancun en plus d’inclure des mécanismes de financement précisés par le Comité permanent. Les fonds sur la table totalisent 100 milliards SUS par an dès 2020 et, proviendraient principalement de sources privées. D’ici à 2020, l’Accord de Copenhague prévoit un financement précoce de 30 milliards $US. Or, ces sommes ne sont pas suffisantes pour assurer l’adaptation aux changements climatiques. L’objectif est d’atteindre 200 milliards $US en provenance de fonds publics afin d’assurer une plus grande transparence.
 

Un retrait du Canada ?
Enfin, la conférence de Durban débute alors que des rumeurs circulent à l’effet que le Canada annoncerait son retrait formel du Protocole de Kyoto quelques jours avant Noël. La semaine dernière, le ministre de l’Environnement Peter Kent réitérait, effectivement, que son gouvernement n’allait pas prendre part à la suite du Protocole de Kyoto. Avec une telle position, le Canada se retrouve totalement isolé.

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