Événement « Imaginons le Québec sans pétrole » à Shawinigan : Le MSQN rappelle que Gentilly-2 n’est pas une option !

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La reconstruction de la centrale Gentilly-2 et le nucléaire ne doivent en aucun cas faire partie du coffre à outils accompagnant toute stratégie visant à réduire la dépendance au pétrole au Québec. S’exprimant en marge des Rendez-vous de l’énergie qui se déroulent présentement à Shawinigan sous le thème « Imaginons le Québec sans pétrole », le mouvement Sortons le Québec du nucléaire (MSQN) accueille positivement l’objectif poursuivi par les Rendez-vous, mais souhaite que les organisateurs et les leaders interpellés s’expriment clairement et explicitement concernant le rejet du nucléaire comme énergie de remplacement.

Dans le projet de déclaration finale qui circule présentement, et qui doit être adopté formellement vendredi, l’objectif de réduction du pétrole n’est pas accompagné de balises suffisamment concrètes comme le nécessaire déclassement de la centrale nucléaire de Gentilly-2, centrale qui ne doit pas être mise à contribution dans les scénarios d’électrification des transports.

 

Pas de nucléaire dans ma voiture

« Je ne crois pas que les futurs usagers des tramways, des trains électriques et les futurs acheteurs de voitures électriques apprécieraient que leurs véhicules verts roulent, même partiellement, à l’énergie nucléaire », a imagé Christian Simard de Nature Québec pour illustrer le point de vue du mouvement. « Cette énergie non renouvelable est très coûteuse, comporte des risques à l’exploitation, pollue l’environnement et génère des milliers de tonnes de déchets radioactifs dont la demie vie peut atteindre des dizaines de milliers d’années », a-t-il rajouté. Gentilly-2 a déjà généré plus de 2 500 tonnes de ces déchets et pourraient en produire encore autant advenant sa reconstruction, déchets pour lesquels il n’existe aucune solution permanente.

Pour sa part, André Bélisle de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), a déclaré : « Nous n’aimerions pas que des signataires éventuels de la déclaration d’indépendance face au pétrole, même si ce n’est pas l’intention première des auteurs, détournent son sens premier. Certains pourraient présenter la reconstruction de Gentilly-2 comme un pas dans la bonne direction, d’autres, les gaz de schiste comme une étape de transition valable. Ce qui n’est absolument pas le cas ».

Pour Michel Duguay, coordonnateur de Sortons le Québec du nucléaire, « Le débat sur l’indépendance du pétrole ne peut se désincarner des débats énergétiques qui secouent la société québécoise en ce moment. Une décision concernant la reconstruction de Gentilly-2 est imminente et tous les acteurs qui désirent un changement de paradigme majeur en matière d’énergie se doivent d’être très clairs et de rejeter explicitement cette option dans toute déclaration ou scénario de réduction du pétrole. Il faut appeler un chat un chat. Et l’énergie nucléaire, une énergie à bannir, particulièrement au lendemain de Fukushima ».

 

« Don’t nuke the climate ! », il ne faut pas « nucléariser » le climat !

La crainte de Sortons le Québec du nucléaire n’est pas théorique. À Copenhague, en 2009, l’industrie nucléaire était très active et se présentait aux décideurs mondiaux comme une alternative efficace aux énergies fossiles, dont le pétrole, car produisant moins de gaz à effet de serre. La société civile, les principales ONG et des leaders d’opinion avaient dû réagir promptement en demandant de ne pas « nucléariser » le climat. Une énergie insoutenable ne pouvant prétendre remplacer une autre forme d’énergie insoutenable. Une douzaine de grandes ONG internationales ont d’ailleurs lancé à cette occasion la campagne « Don’t nuke the climate », allant même jusqu’à vêtir la célèbre sirène de Copenhague d’une bannière portant ce message (pour voir la photo).

Des représentants du mouvement Sortons le Québec du nucléaire entendent participer aux débats entourant l’adoption de la déclaration vendredi, le 18 novembre, et espèrent toujours un amendement.

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