La nature sur les bancs d’école

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Par Marie-Eve Cloutier

Mots-clés : Colloque, La nature, un terreau fertile en éducation, nature, école

 

« J’aimerais vous demander de faire un exercice de visualisation. Retournez dans votre enfance. Trouvez un endroit où vous avez passé beaucoup de temps à l’extérieur, dans la nature. Ensuite, pensez à quelques mots pour exprimer ce que ce souvenir évoque en vous. »

Non, il ne s’agit pas d’une thérapie de groupe. C’est plutôt ce que Kathleen Usher, coordonnatrice de programme à l’Institut Earthvalues, a demandé aux personnes qui ont assisté à son atelier à l’occasion du colloque La nature, un terreau fertile en éducation qui s’est déroulé les 3 et 4 novembre dernier.   

Les réponses? Liberté, bien-être, aventure, émerveillement, découverte, plaisir, odeurs…

Kathleen Usher, coordonnatrice de programme à l’Institut Earthvalues et éducatrice en environnement               

 

En manque de nature et de liberté

« Les choses ont bien changé depuis 40 ans. Le béton a pris beaucoup de place sur la nature » constate Kathleen Usher. « Où sont les enfants après l’école? Ils ne sont pas à l’extérieur, mais plutôt devant leur écran d’ordinateur », ajoute-t-elle.

De nos jours, il y a cette perception qui dicte aux parents de protéger constamment leurs enfants, car ils croient que le milieu qui les entoure n’est pas sécuritaire, selon l’éducatrice en environnement. Cette crainte non fondée a fini par créer ce que les scientifiques appellent un « trouble déficitaire de la nature » chez certains enfants.

« Nos jeunes n’ont plus de temps non structuré, ils ne passent presque plus de temps à l’extérieur seuls, sans surveillance. Et ceux qui passent leur après-midi en service de garde, sur un carré d’asphalte, ne peuvent plus apprendre à résoudre des problèmes, à se débrouiller ou à expérimenter », regrette Kathleen Usher.

 

La nature peut retourner à l’école

Loin de critiquer les services de garde ou le mode de vie effréné des parents aujourd’hui, Kathleen Usher est consciente que lorsqu’un parent retrouve sont enfant à la fin de la journée, il veut passer le plus de temps possible avec lui et non l’envoyer seul jouer dehors.

D’après la naturaliste, alors que c’était la plupart du temps nos parents qui nous initiaient à la nature, maintenant ce rôle est celui des professeurs.

« Par exemple, le recyclage des déchets. Il suffit d’apporter en classe un sac contenant les déchets de la nature, c’est-à-dire feuilles, écorces, bout de bois, etc. Ensuite, on demande aux enfants ce qu’il arrive avec les feuilles des arbres une fois tombées », explique Kathleen Usher en ajoutant que les réponses peuvent surprendre. 

« Si l’on va à l’extérieur avec les enfants, ils pourront observer, en regardant de plus près, que les feuilles se décomposent et que les vers de terre les mangent pour les transformer en compost », fait valoir Kathleen Usher.

Selon elle, il est très important de travailler avec des organismes vivants, comme les vers de terre, afin de toucher le cœur et la curiosité des enfants. C’est la meilleure façon de faire des liens entre des concepts sur papier et la réalité. « Il faut toujours se demander ce que la nature peut nous apprendre », rappelle Kathleen Usher. 

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