1,2 milliards pour le financement accéléré?

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Par Jean-François Veilleux 


Mots-clés : 17e conférence des parties, Durban, Peter Kent

 

Depuis lundi à Durban,  le ministre de l’Environnement Peter Kent confirmait successivement à chaque jour un investissement au Fonds canadiens pour les changements climatiques  du Canada , amenant ainsi le total des engagements canadiens à 1,2 milliard de dollars. 

Ces sommes se répartissent en ordre par une somme de 400 millions de dollars pour l’année 2011,  de 600 millions de dollars pour 2012 et un autre investissement de 291 millions de dollars compris dans le programme du financement accéléré. Cette dernière portion d’investissement sera gérée par la Banque mondiale et la Société financière internationale et servira au financement privé et à l’innovation pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Malgré ces montants,  aucune précision n’a été apportée quant à la répartition de ces sommes, que ce soit pour les différents programmes d’adaptation, d’atténuation, ou autres mesures pour contrer les effets des changements climatiques vécus par les pays les moins développés.

 

Des prêts pour contrer les impacts climatiques ?

Outre la répartition des subventions, le ministre Kent a omis de clarifier la forme que prendrait cet important investissement, laissant présager au passage que plus de la moitié des sommes investies seraient sous forme de prêts, gérés par l’organe pour les prêts privés de la Banque mondiale. Ces prêts ne viendraient pas nécessairement en aide à des pays directement, mais bien à des entreprises privées qui répondraient à des appels d’offre de la Banque mondiale, parfois peu reliées aux changements climatiques.

Le Canada aura donc attendu jusqu’au dernier moment pour annoncer la hauteur de sa participation à ce fonds de 30 milliards de dollars, mis sur pied à Copenhague et devant s’appliquer entre 2010 et 2012. Ce fonds permet de soutenir l’action immédiate dans la lutte aux changements climatiques et de démarrer les efforts d’adaptation et d’atténuation dans les pays en développement.

 

Un subterfuge du gouvernement canadien

Cette annonce sert également de subterfuge, afin de camoufler les intentions réelles de l’actuel gouvernement quant aux négociations en cours sur le climat. Le ministre Kent tente présentement d’amadouer les médias en faisant de petites annonces répétées, mais sans véritablement préciser les détails de ces annonces. Il est également inquiétant que le gouvernement vérifie présentement la possibilité de suivre les traces des États-Unis et  de se retirer du plan de financement à long terme qui devrait accumuler 100 milliards d’ici à 2020.

Finalement, sans vouloir négliger l’importance du financement à court, moyen et long terme, ce dont les pays les plus vulnérables ont véritablement besoin ce sont des engagements formels, précis et mesurables qui pourront limiter les effets de ces changements à la limite des deux degrés de réchauffement.

Sans engagements réels, le gouvernement du Canada ne fait que jeter de la poudre aux yeux de la communauté internationale, en plus de remettre à plus tard la recherche de solution à ce grave problème.

Entre ironie et hypocrisie, le gouvernement de Stephen Harper patine dangereusement, entrainant les Canadiens avec lui, dans son refus de voir la situation d’urgence telle qu’elle est. 

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