Équiterre réagit avec indignation au retrait du Canada du protocole de Kyoto

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Équiterre réagit avec indignation à l’annonce, par le ministre de l’Environnement, du retrait du Canada du protocole de Kyoto. Ceci confirme le mépris du gouvernement Conservateur envers la lutte aux changements climatiques et les populations touchées par les impacts du réchauffement planétaire, que ce soit à l’étranger ou au Canada.

Le ministre Kent veut s’éviter l’achat de crédits compensatoires pour avoir dépassé ses objectifs de réduction, pour son inaction et son grand laxisme en matière de lutte aux changements climatiques. «La facture est bien mince considérant que selon les prédictions de la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie, les couts reliés aux changements climatiques seront de l’ordre de 21 à 40 milliards par année en 2050. Notre gouvernement préfère penser à court terme et subventionner largement l’industrie pétrolière des sables bitumineux à hauteur de plus d’un milliard de dollars par année», explique Steven Guilbeault, coordonnateur général adjoint d’Équiterre.

«Les vraies pénalités pour le Canada seront les dommages que fait subir l'attitude du gouvernement Harper à la réputation internationale du pays. Devant l'abandon de ses obligations internationales, les autres États sont en droit de se demander si notre pays est un partenaire sur lequel on peut se fier», explique de son côté Sidney Ribaux, coordonnateur général d’Équiterre.

D’autres pénalités attendent aussi le Canada puisqu’il serait tentant pour des partenaires économiques du pays qui se donneraient des règles environnementales strictes – par exemple une taxe carbone ou un marché du carbone – de vouloir taxer aux frontières les importations de biens produits dans des pays n'ayant pas de telles exigences. Ceci pénalisera les exportations québécoises vers l'Europe, par exemple, si le Canada ne met rien en place d'équivalent aux règlementations climatiques européennes.

«Le Gouvernement du Canada s’est privé d’un potentiel énorme de développement économique vert en refusant de mettre en oeuvre des solutions de réduction de ses émissions. L'argent qui passe du trésor public fédéral vers les pétrolières ne va pas aux segments économiques verts dans lesquels l'Ontario et le Québec devraient exceller. Ce sont autant d'occasions d'affaires ratées pour nous», explique Sidney Ribaux.

«C’est navrant de constater la mauvaise foi avec laquelle le gouvernement conservateur a participé dans les dernières rencontres internationales sur le climat, visant toujours à faire dérailler une reconduite du protocole de Kyoto», déplore Steven Guilbeault. «En se retirant de Kyoto, le gouvernement Harper contrevient à la loi canadienne», ajoute-t-il.

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