La certification LEED® en habitation au Québec, en vaut-elle la peine?

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Habitations LEED®, Section du Québec du Conseil du bâtiment durable du Canada, constructions écologiques

 

Quelque 50 % des condos à Montréal seraient mal bâtis. C’est pour cette raison qu’il y a une clientèle en croissance pour les projets de constructions durables. « Tout ce que nous allons construire maintenant, que ce soit une maison unifamiliale ou un multiplexe, sera certifié LEED® », promet Guy St-Jacques, le vice-président construction chez Sotramont.

 

Les nombreux défis de la certification LEED®

Trois étapes sont à franchir afin d’atteindre la certification LEED® pour une habitation : « Il y a d’abord une évaluation préliminaire du projet avant sa conception. Ensuite, une première inspection du chantier se fait avant la pose des panneaux de gypse et une seconde lorsque la construction de la maison, incluant l’aménagement paysager, est complétée. Finalement, le projet doit être défendu devant le Conseil du bâtiment durable du Canada », explique Emmanuel Cosgrove, cofondateur et directeur d’Écohabitation.

Le choix des matériaux peut aussi représenter une contrainte. « Les produits utilisés dans la construction doivent remplir des “critères LEED®”. Par exemple, tout ce qui est armoires, colles, ou revêtements de plancher ne doit pas contenir de produits à base de formaldéhydes. C’est parfois un défi », concède Guy St-Jacques. 

Conséquemment, cette restriction dans le choix des matériaux peut entrainer un surcoût dans la construction de l’habitation, car elle s’ajoute aux frais d’évaluation pour obtenir la certification LEED®. « Si l’on veut que nos maisons écologiques se vendent, il faut que nos prix demeurent compétitifs avec ceux des maisons conventionnelles », fait valoir Robin Gauthier-Ouellet d’Écohabitations Boréales situé dans les Laurentides.

 

Un investissement qui se confirme à la revente, si revente il y a…

Selon les constructeurs écologiques présents lors de la soirée LEED® pour habitations organisée par la Section du Québec du Conseil du bâtiment durable du Canada, les coûts totaux entourant un projet de certification LEED® pour une habitation ne dépassent pas généralement 3 % en surcoût du prix de la vente. Mais, encore faut-il arriver à vendre l’habitation.

Yves Langevin et Martin Bourque du Projet Cartier Vert racontent leur mésaventure : ils ont entrepris la rénovation majeure d’un triplex centenaire qui tombait en ruine situé dans l’arrondissement Ville-Marie à Montréal. « Tout ce qui devait être refait à neuf a été rénové. Nous avons changé la brique à l’extérieur et à l’intérieur, la structure a été consolidée et le triplex ré-isolé », explique Martin Bourque.

Sans compter qu’il leur a fallu trouver un agent d’immeuble capable de vendre un tel appartement. « Autrement dit, quelqu’un qui connaît la signification de la certification LEED® », relate Yves Langevin, en précisant que ces agents ne courent pas les rues.

Après 63 jours sur le marché, l’appartement de 410 000 $ situé dans le triplex en attente de certification LEED® a été visité 15 fois. Seulement deux visites ont été faites de la part d’acheteurs sérieux. « En ce moment, à Montréal, les maisons se vendent dans un délai de 48 jours. Il s’agit ici d’un condo de luxe, alors c’est normal que le délai de la vente soit plus long », affirme Yves Langevin. « Malgré tout, on croit en l’avenir des maisons écologiques au Québec. »  

 

Source: GaïaPresse

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