Deux acteurs du milieu environnemental unissent leurs voix aux citoyens opposés à la destruction du boisé des Hirondelles

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Saint-Bruno-de-Montarville, boisé des Hirondelles, développement durable, éducation relative à l’environnement, Coalition Verte, Sierra Club Québec

 

David Fletcher, vice-président de la Coalition Verte. 
Photo de Marie-Eve Cloutier – Tous droits réservés

Thérèse Hudon, conseillère responsable de l'environnement à la Ville de Saint-Bruno. 
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Marilou Alarie du Regroupement des citoyens pour la sauvegarde de la forêt des Hirondelles. 
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David Fletcher, vice-président de la Coalition Verte, ainsi que Donald Hobus, vice-président du Sierra Club Québec, étaient présents lors de la première réunion municipale de l’année à Saint-Bruno-de-Montarville, tout comme les intervenants habituels luttant pour la sauvegarde du boisé des Hirondelles. Cependant, ces messieurs, tout comme Caroline Rodrigue, fondatrice et présidente de l'organisme Action pour l'environnement de Saint-Basile-le-Grand (APES), n’ont pas eu droit de parole lors de la période de questions, parce qu’ils ne sont pas des citoyens de la Ville de Saint-Bruno.

C’est ce qu’a prétendu lundi le conseiller Denis Arpin, siégeant à la place du maire Claude Benjamin qui est en vacances. « Ici, c’est le conseil municipal de Saint-Bruno, alors je demande que ce soit seulement les citoyens de la Ville qui y participent », a justifié M. Arpin. « Nous sommes tous des citoyens de la Communauté métropolitaine de Montréal et il s’agit d’un enjeu régional », a répliqué pour sa part David Fletcher. Or, selon le Règlement concernant la régie interne du Conseil et le maintien de l’ordre durant ses séances, « une personne qui désire poser une question doit inscrire son nom dans un registre mis à la disposition des personnes intéressées avant la séance ». Il ne serait donc pas nécessaire qu’elle soit citoyenne de Saint-Bruno.  

 

Les enfants sont aussi soucieux de l’environnement

Le 8 janvier dernier, quelques citoyens préoccupés par sort de la forêt des Hirondelles sont venus formuler leurs vœux au maire lors de sa traditionnelle réception du Nouvel An. Une jeune fille a remis une lettre où il était inscrit « Mon vœu est de sauver la forêt des Hirondelles ». Dans une entrevue téléphonique à la radio communautaire de Longueuil, le 103,3 FM, le maire a affirmé qu’il comprend mal pourquoi des enfants ont été « utilisés » afin de faire passer un message. Il a ajouté qu’il aurait préféré engager un dialogue entre adultes et non « utiliser de jeunes enfants comme courroie pour passer le message des manifestants. »

François Parenteau, le père de la jeune fille, aurait bien voulu donner suite aux propos du maire. « Quand ma fille de 6 ans offre au maire une carte de souhaits faite de ses mains, elle ne sert pas à propager le discours des opposants au projet immobilier de la forêt des Hirondelles. Elle propage ce qui lui est enseigné depuis toujours par ses parents, ses éducateurs et ses professeurs », a précisé M. Parenteau. Il a par la suite rappelé que, l’année dernière, le thème de l’année scolaire de l’institution montarvilloise fréquenté par ses enfants était la biodiversité. « Michel Lamarre – conseiller responsable du district où se trouve le boisé Hirondelles – qui enseigne à cette école vous le confirmera », a-t-il proféré.

 

Un enseignement sans ancrage

André Émard, résident de Saint-Bruno depuis une quarantaine d’années, a consacré sa carrière à l’enseignement de l’écologie, d’abord au Collège Saint-Gabriel et par la suite à l’école secondaire du Mont-Bruno. « Ma question s’adresse aux deux conseillers qui sont enseignants eux aussi. Comment expliquer à nos enfants que la destruction d’une forêt mature de 2000 arbres pour y construire des résidences de luxe représente un moyen efficace afin de combattre les problèmes environnementaux auxquels nous sommes confrontés en ce moment? » a-t-il demandé à Joël Boucher et à Michel Lamarre.

« Il y a une distinction à faire entre le rôle des conseillers municipaux et leur fonction professionnelle. Vous ne pouvez pas leur poser cette question », a répondu Denis Arpin. En effet, messieurs Boucher et Lamarre ont conservé leur mutisme.

 

À court d’arguments

Selon Marilou Alarie, les conseillères Madeleine Juhos, responsable de l’urbanisme, et Thérèse Hudon, responsable de l’environnement, ont déjà dit publiquement et dans l’exercice de leur fonction que le Comité consultatif en environnement de la vile de Saint-Bruno appui le projet de développement de la forêt des Hirondelles. Cependant, le Comité consultatif en environnement a recommandé de ne pas permettre la construction sur le terrain, d’assurer la conservation du milieu naturel et même de l’intégrer au parc provincial d’après ce que l’on peut lire dans un procès verbal datant de juin 2006.

« Je sais que vous êtes à court d’arguments. Mais il y a une limite à en inventer et mentir» s’est objecté Marilou Alarie. Pour sa défense, Thérèse Hudon a affirmé qu’elle n’a jamais dit une telle chose. Cette information demeure impossible à vérifier, car les réunions du conseil municipal de la Ville ne sont pas enregistrées.    

 
Source: GaïaPresse
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