Eric Besson en visite à Bure : des millions pour acheter les consciences et enterrer le problème

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Éric Besson poursuit sa tournée des hauts lieux du nucléaire. La semaine dernière, en visite à Fukushima, il s'était dit "rassuré". Ce lundi 27 février, il est de passage à Bure (Meuse), où se projette l'enfouissement de déchets nucléaires de haute activité à vie longue, afin de visiter le "laboratoire" de l'ANDRA et participer au "Comité de Haut Niveau" pour l'accompagnement économique de la région. 
Par ses déplacements incessants et ses discours lénifiants, Éric Besson cherche à enterrer les problèmes du nucléaire, qu'il s'agisse de ses coûts exorbitants ou des failles de sûreté de plus en plus évidentes.



 

Des millions pour acheter les consciences

Le "Comité de Haut Niveau" auquel doit participer le ministre est chargé de l'accompagnement économique du laboratoire de l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) et du futur centre de stockage de déchets Cigéo. Ce comité a pour vocation d'identifier des besoins et d’impulser des actions de développement dans la région. En clair : il s'agit d'arroser de millions d'euros les départements concernés par l'enfouissement, afin d'acheter les consciences – à commencer par celles des élus locaux – et de faire taire la contestation. Depuis 18 ans, pour améliorer l'"acceptabilité" des déchets à venir, l'argent afflue. Deux groupements d'intérêt public (GIP), en Haute-Marne et en Meuse, provisionnés principalement par EDF, Areva et le CEA, sont déjà dotés de 30 millions d'euros par an, afin de financer des projets de "développement local". 
Un développement d'autant plus artificiel qu'il rend les acteurs économiques locaux dépendants des subventions de l'industrie nucléaire… et que l'argent revient parfois aux acteurs du nucléaire eux-mêmes ! Ainsi, récemment, 3 millions sont revenus à EDF pour la construction d'un site de stockage de pièces de rechange pour les centrales nucléaires ; le CEA a reçu 3 millions également pour un projet démonstrateur de fabrication de biocarburants…



 

L'enfouissement, une option à haut risque

Mais la valse des millions n'y changera rien : l'enfouissement des déchets hautement radioactifs est une option extrêmement dangereuse, à éviter absolument. À court terme, on peut douter qu’une poubelle nucléaire rende la région attractive. À moyen terme, il est impossible d’empêcher la migration des particules radioactives dans le sous-sol, et la contamination des eaux souterraines, comme le démontre le site d’enfouissement allemand de Asse, dans lequel 126 000 fûts radioactifs sont maintenant corrodés par des infiltrations d’eau. Toute une région, située en amont du bassin de la Seine, pourrait ainsi se retrouver polluée. Récemment, l'Institute for Energy and Environmental Research, consulté sur le sujet, a mis en évidence des interprétations hâtives et une sous-estimation du risque sismique dans les études de l'Andra censées prouver la faisabilité de l'enfouissement.

L’Andra prévoit de démarrer la procédure administrative pour l’implantation de Cigéo l'hiver prochain, et de démarrer les travaux en 2017, mais c’est sans compter sur la mobilisation de tous ceux qui sont conscients de la menace. Les populations riveraines n’ont jamais été consultées, malgré le fait que 40 000 électeurs meusiens et haut-marnais demandent toujours un référendum sur la question.

Enfouir les déchets permet avant tout de les oublier, mais ne règle en rien le problème. La seule solution est d'arrêter d'en produire !
 

Source: Réseau Sortir du Nucléaire

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