Lutter contre le suremballage

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Communication responsable, développement durable, marketing, suremballage

 

Le Défi « Survivre Sans Emballage! » consiste à éviter un maximum d’emballages pendant la Semaine québécoise de réduction des déchets. Mais survivre quotidiennement sans emballage, est-ce possible? « Je crois plutôt que la vraie question devrait être comment lutter contre le suremballage », précise Islem Yezza, directeur technique chez Cascades et spécialiste en emballages.

 

Image: Ambro / FreeDigitalPhotos.net

L’emballage, ce mal aimé

Selon Islem Yezza, on critique beaucoup les emballages, car ils sont très visibles et qu’ils sont immédiatement perçus comme des déchets. « On oublie souvent le rôle de l’emballage. Il protège, transporte, conserve et donne de l’information sur le produit qu’il contient »,  fait-il valoir.

Selon un rapport préparé par la FAO, le tiers des aliments produits chaque année dans le monde pour la consommation humaine, soit environ 1,3 milliard de tonnes, est perdu ou gaspillé. « En plus de garantir la santé et la sécurité du consommateur, je crois aussi que l’emballage a un rôle à jouer pour éviter ce genre de gaspillage » ajoute Islem Yezza.

D’après le spécialiste en emballage, sur les 13 millions de tonnes de déchets produits annuellement au Québec, seulement 600 000 tonnes sont des déchets d’emballage, dont la moitié est récupérée. L’emballage représente aussi seulement 10% de l’impact environnemental des produits alimentaires.

 

L’écoconception est la clé

De plus en plus de consommateurs veulent des produits à la fois écoresponsables et pratiques. Pour arriver à cette fin, Islem Yezza croit qu’il faut penser à l’écoconception du couple produit/emballage. « On doit concevoir mieux avec moins : utiliser moins de matières qui ont un fort impact sur l’environnement, éliminer ou réduire les substances toxiques qui risquent de migrer vers les aliments et maximiser la durabilité de l’emballage et ainsi retarder sa mise aux rebuts. »

L’écoconception s’avère également une démarche profitable pour les entreprises. Comme le précise Islem Yezza, un emballage «écoconçu» signifie moins de matières premières, moins de transport, et moins de déchets, ce qui entraîne une augmentation des profits puisque les coûts de production sont réduits. « Nous avons donc un gain environnemental, un gain économique, mais aussi un gain en ce qui concerne l’image de la compagnie » ajoute Islem Yezza.  

 

Vraiment bio, le bioplastique?

Depuis quelques années, on entend beaucoup parler de bioplastique. Cependant, d’après le directeur technique chez Cascades, la gestion de fin de vie de ces plastiques est un casse-tête et leur durabilité est mise en doute, sans compter que le vocabulaire utilisé sème la confusion : « On utilise les mots «biodégradable», «compostable», «dégradable», «oxodégradable», etc. La sémantique est complexe et c’est difficile pour le consommateur de faire un choix éclairé. »

De plus, une mauvaise gestion de la fin de vie des bioplastiques peut avoir des effets pervers sur l’environnement. « Si un bioplastique se retrouve dans un site d’enfouissement, la matière organique va se transformer en méthane, donc émettre des gaz à effet de serre. Dans un centre de recyclage, il va contaminer les autres types plastiques », explique Islem Yezza.

Bref, Islem Yezza rappel aux consommateurs que tous les matériaux avec le préfixe «bio» ne sont pas nécessairement bons pour l’environnement. « Il faut informer le consommateur pour qu’il comprenne la véritable valeur ajoutée des bioplastiques. Les comportements à encourager demeurent pour l’instant les 3RV », conclut-il.

 

Source: GaïaPresse

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