Forfait funéraire écologique

0

Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Développement durable, industrie funéraire, analyse de cycle de vie

 

La Fédération des coopératives funéraires du Québec a instauré depuis trois ans des pratiques de développement durable au sein de son réseau. Outre le compostage des fleurs après les funérailles ou la plantation d’arbres pour chaque défunt, les coopératives funéraires travaillent à mettre en place une manière plus écologique de disposer d’un corps à la mort.

 

Inhumation ou crémation?

Image: dan / FreeDigitalPhotos.net

Une équipe d’étudiantsà la maîtrise de l’École Polytechnique de Montréal, supervisée par le CIRAIG, a procédé à l’analyse de cycle de vie (ACV) des modes actuelles de disposition du corps. Les deux modes de disposition analysées furent l’inhumation ou la crémation, soit la mise à la terre d’un corps ou son incinération.

« Les résultats ont démontré que la crémation est le mode de disposition dont l’impact environnemental est le plus grand », révèle Marie-Laurence Guindon, consultante en développement durable chez Optim Ressources. « En ce qui concerne l’inhumation, la décomposition naturelle du corps, puisque celui-ci a bioaccumulé certaines substances, par exemple des médicaments, elle possède un fort impact sur l’écosystème environnant. Cependant, puisque les fours crématoires fonctionnent au gaz naturel, leur impact sur les changements climatiques s’avère plus grand », explique-t-elle.

 

 

Attention : mercure dans l’air!

Sans compter que la combustion du corps cache un autre problème : elle laisse des résidus des plombages. « Le mercure contenu dans les plombages n’est pas dangereux sous forme solide, mais il le devient sous forme de vapeur suite à la combustion », précise Marie-Laurence Guindon. Les fours crématoires ne disposent pas de filtre pour stopper les émanations de mercure dans l’atmosphère et les thanatologues ne peuvent pas retirer les plombages des morts, car seul un dentiste est autorisé à le faire.  

 

Des alternatives écologiques

En Europe, des méthodes de disposition du corps sont en expérimentation.

La résomation consiste à plonger le corps dans une substance alcaline afin de le dissoudre pour en récupérer les acides aminés et les nutriments sous forme liquide. Le squelette est par la suite récupéré et broyé, comme pour la crémation. La promession s’accomplit en immergeant le corps dans de l’azote liquide afin de le rendre friable et ensuite le réduire en poussière par vibration. Selon des ACV réalisées en Europe, ces deux méthodes se sont révélées plus écologiques que la crémation et l’inhumation, indique Marie-Laurence Guindon.

À défaut de pouvoir opter pour ces solutions de rechange puisqu’elles ne sont pas disponibles au Québec pour l’instant, il est toujours possible d’opter pour un cercueil écologique et encore une plus petite pierre tombale.

« Certains cercueils sont fabriqués sans pièce de métal et le tissu à l’intérieur est fait en lin, par exemple. Il ne faut pas oublier que la fabrication de la pierre tombale à un impact considérable sur la ressource », conclut la consultante.

 

Source: GaïaPresse

Partager.

Répondre