Investir dans le développement durable: rentable, disent les gestionnaires

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Par Rachid Srhir


Mots-clés: développement durable, 1er sommet des  gestionnaires en Développement Durable,  Desjardins, Loto-Québec, responsabilité sociale des entreprises (RSE)

 

Image: scottchan / FreeDigitalPhotos.net

Couteux, le virage vert? Pas forcément! C’est l’idée partagée par la plupart des participants au 1er sommet des  gestionnaires en DD, tenu récemment à Montréal.

Toutefois, les gestionnaires posent des conditions: la démarche de développement durable peut s’avérer coûteuse et sans résultat, si elle n’est  pas conçue à la base avec une logique de coopération. Elle doit aussi être suivie d’une mise en application concrète par le biais de systèmes de gestion. À tout cela, il faut ajouter un plan de communication clair et pertinent, afin de ne pas tomber dans l’éco-blanchiment, le  «greenwashing».

Lors de ce Sommet des gestionnaires en DD, plusieurs organisations ont présenté leur vision d’implantation d’un plan de DD.

 

Desjardins : plus de 10 ans de virage vert

Au sein du Mouvement Desjardins,  la démarche verte est bien enracinée depuis les années 1990.  Elle a  donné des résultats concrets en matière de diversification de produits financiers, comme le Fonds Desjardins Environnement, qui permet d'intéresser des clients qui veulent investir dans des entreprises écoresponsables.

Mme Pauline D’Amboise, vice-présidente, soutien à la coopération et secrétaire générale au Mouvement Desjardins,  estime que le résultat d’aujourd’hui est  le fruit d’un travail minutieux accompli depuis quelques années. « Il faut quatre éléments pour réussir sa politique de développement durable, soit savoir pourquoi on fait la démarche, s’assurer de l’engagement de la direction, des employés, des fournisseurs, des clients, s’inscrire dans la vision de l’entreprise et dans son plan stratégique et finalement et définir l’encadrement avec un plan clair et adéquat », précise-t-elle.

 

 

LOTO Québec mise sur le vert

« Les gens n'achètent pas ce que vous faites, ils achètent pourquoi vous le faites», souligne Simon Robert, Chef de service, Développement durable chez Loto-Québec. Comme quoi il faut poser la question clairement : pourquoi mettre en place une démarche de DD?

Simon Robert dévoile toutefois que, selon un sondage, les gestionnaires n’arrivent pas à décrire leur stratégie, de sorte qu’ils ne savent pas bien la gérer. En conséquence, ils négligent de faire de l’exécution de la stratégie d’application du DD une compétence clé. Pourtant, 93% d’entre eux reconnaissent l’importance du développement durable.

L’idée, c’est donc d’aligner la démarche en développement durable au plan stratégique de l’organisation et non pas le contraire. M. Robert ajoute: «La stratégie du développement durable n’est pas basée sur des enjeux mais sur les systèmes et processus qui gèrent ou ne gèrent pas ces enjeux.»

Pour réussir sa démarche, Loto-Québec a mis l’accent sur la responsabilité sociétale.

Simon Robert souligne que l’«empowerment» en responsabilité sociétale élargie passe par trois points, soit susciter l’engagement, promouvoir une culture de RSE et modifier les pratiques de gestions. 

 

Les bénéfices d’une démarche de développement durable

Les participants au 1er Sommet de gestionnaires en DD ont reconnu à l’unanimité que leur organisation retire des avantages en mettant en place une démarche de DD. Surtout avec le projet de loi 88 qui stipule le transfert des coûts de la collecte et du recyclage des emballages aux producteurs ou tout simplement la Responsabilité Élargie des producteurs.

M Daniel Normandin, vice-président, partenariats stratégiques et conseiller principal chez QUANTIS Canada,  estime que la demande des produits verts ne cesse d’augmenter.  Il souligne que, selon un sondage, il y aura presque 95% des citoyens qui veulent acheter plus vert et 63% cherchent activement des produits plus écologiques.

À son avis, les entreprises peuvent se démarquer en implantant une démarche de DD. « Elles en retirent des bénéfices non négligeables, dont ceux, entre autres, de retenir des consommateurs, d’attirer des employés plus impliqués, de mettre en marché des produits dont le processus de production respecte la règlementation », conclut-il.

 

Source: GaïaPresse

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