L’agroécologie : l’envers de la révolution verte

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Agriculture, écologie, nature, économie locale, autosuffisance

 

La crise alimentaire mondiale n’est pas causée par une baisse de productivité, mais plutôt par une crise écosystémique, jumelée à une mauvaise distribution des ressources. C’est du moins ce que croit Mélanie Bélanger, conférencière invitée par l’Upop Montréal dans le cadre d’une série de cours portant sur l’écologie populaire. 

 

Image: happykanppy / FreeDigitalPhotos.net

Travailler avec la nature

Les concepts clés de l’agroécologie sont connexes à ceux de l’agriculture urbaine et de la permaculture. « L’agroécologie à une vision globale contrairement à l’agriculture conventionnelle qui pense de manière linéaire, en terme de marché et de rationalité », explique Mélanie Bélanger. « L’agroécologie travaille avec la nature et non contre elle. La notion de productivité y est relative, car elle considère les coûts environnementaux, sociaux et culturels de l’agriculture. »

L’agroécologie se veut une science interdisciplinaire qui mêle principalement l’agriculture et l’écologie. L’agroécologue observe donc le cycle des nutriments, les relations plantes-plantes et plantes-animaux et les interactions écosystémiques. « Ce mode de culture est à l’inverse de la gestion pathologique de l’agriculture à grande échelle », croit Mélanie Bélanger.

Est-ce vraiment un concept nouveau? « Pas vraiment », répond Mélanie Bélanger. Ou, du moins, pas en ce qui concerne le savoir-faire, mais la pratique est relativement nouvelle. D’ailleurs, elle ne connaît pas de ferme agroécologique au Québec. « Ce n’est pas vraiment étonnant, car ici nous avons de la difficulté à simplement passer à l’agriculture biologique », déplore Mélanie Bélanger. 

 

Cuba, phare mondial de l’agroécologie

Lors d’un voyage à Cuba organisé dans le cadre de sa maîtrise en environnement à l’UQAM, Mélanie Bélanger a visité des fermes où l’on pratique l’agroécologie. « C’est l’envers de la révolution verte qui a mené les fermiers cubains à pratiquer l’agroécologie », a-t-elle constaté. « Grâce à l’URSS, les fermiers cubains avaient des prix concurrentiels pour le pétrole et les produits chimiques. Une fois que l’Union soviétique fût tombée et que ces ressources n’étaient plus disponibles, les fermiers cubains sont retournés à la campagne. Par une prise de conscience, il s’est formé un mouvement agroécologique de paysan en paysan. »

Certes, Cuba importe toujours certains produits alimentaires sur l’île, mais l’agroécologie et l’agriculture urbaine y prennent de plus en plus de place. En ce qui concerne le Québec, Mélanie Bélanger est convaincue que tant que nos villes ne seront pas nourricières via l’agriculture urbaine, nos campagnes ne seront pas agroécologiques.

 
Source: GaïaPresse

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