Un mathématicien contre l’amiante

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Par Pierre Taillardat


Mots-clés : Industrie de l’amiante, santé, intérêts économiques, législation

 

Marc Hindry, mathématicien et professeur à l'Université Paris-7 (Jussieu), dénonce le Canada et le Québec qui veulent conserver leurs intérêts économiques en exportant sans scrupule le chrysotile (ou amiante blanc) vers l’Inde, tout en considérant la substance nocive pour ses citoyens. Il a qualifié l’Institut du chrysotile « d’organisme corrompu véhiculant des messages de propagande » lors de son passage à l'Institut des sciences de l'environnement de l’UQAM le mois dernier.

 

Apparence de conflit d’intérêts

Le spécialiste de la théorie des nombres a fait allusion aux conflits d’intérêts et aux liens étroits qui existent entre l’homme d’affaires et président de Balcorp, Baljit Chadha, le financement des campagnes électorales du Parti libéral et l’implication de ses proches dans multiples conseils institutionnels.

L’épouse de Galjit Chadha, Roshi Chadha, était notamment impliquée à l’Université McGill, la Fondation de l’hôpital St-Mary et de la Croix rouge avant d’être contrainte il y a quelque temps de s’y retirer.

Des plus grands producteurs mondiaux, seuls le Canada et la Russie continuent à exploiter leurs ressources, à des fins économiques avant tout. Alors que pour de nombreux pays, l’amiante semble être un mauvais souvenir, cet enjeu demeure au premier plan au Québec. En témoigne l’annonce du 25 janvier 2012 où le groupe minier CMAC-Thyssen, avec un probable appui imminent du gouvernement, explique recruter et préparer la réouverture la mine Jeffrey à Asbestos.

 

Exporter l’amiante chrysotile sans mentionner les risques

En plus des législations par pays, la Convention de Rotterdam répertorie les produits chimiques toxiques générant des échanges internationaux afin que le pays exportateur ait l’obligation d’avertir son client sur les risques que représente la substance. Dans le cadre de l’amiante chrysotile, la Convention rassemblant 165 nations n’a pas pu classer cette substance dans la liste lors de son dernier rassemblement en juin 2011. Une approbation à l’unanimité étant nécessaire, le véto du Canada et du Vietnam a annihilé la proposition.

 

La liaison entre l’amiante et l’amiantose

Grâce à ses propriétés physiques, l’amiante s’est avéré un bon isolant thermique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le matériel a été exploité pour la construction de bâtiments dans la première partie du XXe siècle. Face aux constats d’effets néfastes directs de ce composé sur la santé humaine, son utilisation est devenue marginale.

Les miniers et ouvriers, mais aussi les employés en contact quotidiennement avec les particules toxiques de l’amiante dans leurs lieux de travail ont généré des maladies telles que l’amiantose (une fibrose similaire à la silicose), le cancer des poumons et surtout le mésothéliome. L’Organisation mondiale de la santé considère que l’amiante tue environ 107 000 personnes par année.

 

Source: GaïaPresse

 

          

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