Une étude confirme le potentiel économique de la biomasse forestière pour le chauffage des bâtiments

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Le recours à la biomasse forestière pour le chauffage des bâtiments publics ou commerciaux est une avenue économiquement rentable, qui permet de diminuer le recours aux énergies fossiles. C’est le constat d’une recherche macroéconomique d’ÉcoRessources, rendue publique ce matin par la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF). Le développement de la filière du chauffage par biomasse forestière permettrait aux propriétaires de bâtiments d’économiser de 45 à 467 millions $ par année selon les différents scénarios analysés (sur la base du coût du combustible en 2010).

L’étude permet aussi de constater que le chauffage à partir de la biomasse forestière est une option porteuse de création d’emplois et de richesse pour les régions.« Dans toutes les régions du Québec, et en particulier celles dont l’économie repose sur les ressources forestières, la filière de la biomasse forestière peut jouer un rôle majeur dans le développement régional et créer des opportunités porteuses d’avenir » souligne le porte-parole de la Fédération Québécoise des Municipalités, M. Arnaud Warolin, préfet de la MRC de Témiscamingue.

 

Remplacer le mazout par des copeaux et économiser jusqu’à 1 milliard $ par année

Les chercheurs d’ÉcoRessources ont analysé la consommation d’énergie moyenne des dernières années selon diverses sources d’énergie pour le chauffage d’édifices institutionnels et commerciaux. En se fondant sur les coûts de 2010 des différents combustibles utilisés par rapport au coût de la biomasse forestière (copeaux ou granules), leur étude démontre un potentiel d’économies annuelles de 467 M $ si le scénario de substitution le plus ambitieux était réalisé. Une projection de ces économies en 2035, selon une estimation réaliste de la hausse du prix des combustibles, montre que les propriétaires de ces bâtiments pourraient économiser annuellement plus de 1 milliard $ sur leur coût d’approvisionnement énergétique.

L’étude permet de constater que les économies les plus appréciables découleraient du remplacement du mazout lourd et du mazout léger par la biomasse forestière, une ressource québécoise renouvelable. L’écart est moins important s’il s’agit du gaz naturel ou de l’électricité.

 

Au chapitre de l’environnement

La filière du chauffage est parmi celles qui offrent le meilleur bilan énergétique qui soit pour l’utilisation de la biomasse forestière. « Parce qu’il s’agit de résidus de coupe, récoltés à proximité des lieux de combustion, cela permet aussi de minimiser la période de récupération du CO2 émis lors de la combustion. Laisser ces résidus se décomposer sur place plutôt que de les transformer en énergie émettrait la même quantité de CO2 et on devrait tout de même utiliser de l’énergie pour nous chauffer», a précisé M. Jocelyn Lessard, directeur général de la FQCF.

Le potentiel d’évitement de GES représente entre 230 558 et 1 216 410 tonnes métriques de CO2 équivalent par année dans l’atmosphère selon les différentes projections.

 

Le projet d’une filière de biomasse forestière rallie de nombreux adhérents

Au moment de rendre l’étude publique, la FQCF était accompagnée de représentants de nombreux organismes voués au développement économique, au développement régional ou à la protection de l’environnement : la Fédération Québécoise des Municipalités, Solidarité rurale, le Regroupement national des conseils régionaux en environnement, l’Association des centres locaux de développement du Québec, Nature Québec et le Réseau des ingénieurs du Québec y étaient pour témoigner de leur appui à ce segment de la filière biomasse.

« Le Québec développe de plus en plus une expertise dans le domaine du chauffage à la biomasse, qui amènera de nombreux avantages pour notre société. Les ingénieurs québécois sont prêts à appuyer ce nouveau développement et à relever les défis techniques qui assureront les meilleures performances possible des nouvelles installations. Une véritable industrie du génie bioénergétique pourrait naître si le gouvernement du Québec l’aide à prendre son envol » affirme le président du Réseau des ingénieurs du Québec, M. Etienne Couture, ing.

 

Des retombées économiques majeures pour les régions

Le développement de la filière du chauffage à la biomasse forestière pourrait générer, au Québec seulement, la création de 25 000 emplois durant la période d’investissements pour la mise en place des chaufferies et 7 230 emplois/année pour l’opération et l’approvisionnement de ces chaufferies, selon le scénario de pénétration de marché le plus ambitieux. Cela entraînerait des retombées économiques (PIB) de 5,1 milliards $ durant la phase d’investissements, tandis que le gouvernement du Québec en tirerait 351 millions $ en revenus de taxes et impôts en plus des importantes économies sur les coûts de chauffage de ses propres édifices.

L’opération des chaufferies entraînerait des retombées économiques de 783 M $ annuellement et des revenus annuels au gouvernement du Québec de 77 M $. Pour sa part, le gouvernement fédéral toucherait des revenus de 483 M $ dans la phase d’implantation et de 80 M $ par an pour la partie opération alors que près de 28 000 emplois seraient générés lors des investissements et 1 068 lors des opérations pour le reste du Canada.

« Nos membres tirent leur existence de la forêt et ils souhaitent que l’on considère l’ensemble de son potentiel, tout en protégeant la capacité productive des ressources », a souligné le président de la FQCF, M. Claude Dupuis.

 

Pour la suite des choses…

La FQCF œuvre au développement de la filière du chauffage à la biomasse forestière depuis maintenant cinq ans. Ses coopératives membres ont obtenu à ce jour des attributions du ministère des Ressources naturelles et de la Faune de 350 000 tonnes de biomasse forestière résiduelle et elles ont développé une excellente expertise dans toutes les facettes d’opération d’une chaîne d’approvisionnement performante, capable d’offrir aux utilisateurs de ce combustible un produit standardisé et performant. Elles peuvent également agir comme maître d’œuvre pour l’implantation et les opérations du chauffage par biomasse.

Au moment où le gouvernement du Québec est à préparer le Plan d’action sur les changements climatiques 2013-2020, la FQCF souhaite que les résultats de cette étude viennent renforcer l’intérêt du gouvernement envers le développement de cette filière et que les programmes visant le remplacement du mazout par la biomasse forestière aient une place de choix dans ce nouveau plan.

Étant donné les nombreux bénéfices découlant de l’utilisation de la biomasse forestière pour le chauffage des bâtiments, la FQCF souhaite également que le gouvernement soit un exemple et analyse l’opportunité de convertir les systèmes de chauffage de ses bâtiments, et en particulier ceux qui utilisent du mazout. Cette décision aurait un effet d’entraînement certain. Elle permettrait d’obtenir les meilleurs bénéfices environnementaux en utilisant la bonne énergie à la bonne place.

 

Source: Fédération québécoise des coopératives forestières

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