Y a-t-il lieu de revoir la stratégie énergétique au Québec?

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Énergie, gaz de schiste, pétrole, économie, gaz à effet de serre

 

Image: John Kasawa / FreeDigitalPhotos.net

L’enjeu énergétique au Québec est très identitaire selon André Boisclair. « Quand je vois le débat que l’on se farcit chez nous sur les gaz de schiste, je me dis qu’il y a quelque chose qui cloche en quelque part », a avoué l’ancien chef du Parti québécois, aujourd’hui consultant en affaires publiques et conseiller au conseil d'administration de Questerre Energy, une société énergétique indépendante axée sur des projets de gaz et de pétrole non conventionnel.

Lors d’un dîner-conférence organisé par l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie (AQME), M. Boisclair s’est dit 100% d’accord à ce que l’on utilise nos ressources de gaz et de pétrole. « Alors que l’on sait qu’il y a du gaz et du pétrole sur notre territoire, la vraie question est : qu’est-ce qu’on fait avec? » a-t-il demandé. « Si l’on choisit cette voie, il faut aussi se demander comment la développer dans le respect de l’environnement, de la santé des gens et des communautés locales tout en en maximisant les retombées. »

 

 

Changer de paradigme

André Boisclair croit que «le nouveau narratif à créer » est celui de l’énergie comme potentiel de développement et d’enrichissement collectif, de création d’emploi dans les régions et la possibilité que l’on exporte d’avantage nos seulement nos ressources, mais aussi notre expertise.  « Le défit en ce moment est d’avoir un portefeuille le plus diversifié possible » explique-t-il.

L’homme politique et délégué général du Québec à New York, John Parisella, également présent lors du dîner-conférence, abonde dans le même sens : « Les gens de l’industrie américaine rêvent de devenir indépendants sur le plan énergétique. Ils pensent exporter du gaz et du pétrole. Il ne faut pas se fermer aux d’autres options. »

 

Gaz de schiste, où est le problème?

Selon André Boisclair, le citoyen-consommateur veut payer son énergie la moins chère possible, le citoyen-épargnant veut les meilleurs rendements possibles à la Caisse de dépôt et le citoyen vert veut des politiques environnementales. « Il faut savoir que la Caisse de dépôt, pour avoir des rendement positif, investit près de 14% de son portefeuille d’actions dans les sables bitumineux en Alberta », rappelle-t-il. 

S’avouant lui-même ne pas être un expert dans ce dossier, M. Boisclair croit qu’il ne faut pas avoir peur de sortir des sentiers battus. « Je vois bien que les parents albertins aiment autant leur enfant que les parents québécois. Je n’ai pas rencontré d’enfants albertins qui ont onze doigts ou de vaches qui meurent dans les champs, ni aucun scandale à faire la une de tous les quotidiens. 30% du gaz naturel que l’on consomme en ce moment en Alberta provient de gaz de formation non conventionnelle et il n’y en a pas de problème », conclut-il.

 

Source: GaïaPresse

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