Création de dix aires protégées sur la Côte-Nord : Des efforts importants, mais encore insuffisants

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Nature Québec et la SNAP Québec souhaitent profiter de l’ouverture de la deuxième partie des audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), portant sur l’attribution d’un statut permanent de protection pour dix aires protégées « projetées » de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, pour rappeler l’importance de renforcer la protection de ces territoires, afin de protéger efficacement le patrimoine naturel de cette région.

 

Un premier pas important !

Les dix aires protégées projetées, objet de ces audiences publiques, permettent une meilleure préservation de la biodiversité dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Rappelons qu’entre l’an 2000 et aujourd’hui, la superficie des aires protégées de cette région est passée de moins de 1 % à près de 5 %. Ces aires protègent en outre une plus grande variété de milieux naturels. « Cette amélioration est, en partie, attribuable aux réserves de biodiversité et réserves aquatiques projetées. Nous appuyons donc l’attribution du statut permanent de protection à ces dix territoires », souligne Jérôme Spaggiari, coordonnateur en conservation de la SNAP Québec.

 

Mais du chemin reste à faire…

Le gouvernement du Québec s’est fixé de nouveaux objectifs en matière d’aires protégées et s’est engagé à ce que les aires protégées couvrent 12 % de la forêt boréale et 20 % du territoire du Plan Nord d’ici 2020. « Considérant les cibles gouvernementales d’aires protégées, les enjeux régionaux de conservation du caribou forestier, la protection de vieilles forêts, etc. il faut maintenant se tourner vers l’avenir, mettre les bouchées doubles et déterminer rapidement de nouveaux joyaux du patrimoine naturel à protéger ! » soutient Christian Simard, directeur général de Nature Québec. « D’ailleurs, certains groupes locaux, comme le Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka, ont des projets d’aires protégées sur la table », poursuit Christian Simard.

 

Une nouvelle vision de la conservation doit émerger

Les dix aires protégées doivent obtenir le statut permanent de réserves de biodiversité (9 aires) et de réserve aquatique (1 aire). Ces deux statuts de protection permettent le maintien de la chasse, de la pêche et du récréotourisme. Par ailleurs, les activités industrielles sont interdites, mais la population locale peut donc profiter de ces territoires protégés pour poursuivre la pratique de ses loisirs. Ces aires protégées ne sont pas des « cloches de verre ». Elles constituent plutôt un bel exemple de conciliation entre la protection et l’utilisation du territoire par la communauté.

« L’industrie forestière a également un grand besoin de nouvelles aires protégées », affirme Jérôme Spaggiari. Afin que cette industrie demeure compétitive sur la scène internationale, la certification forestière est devenue incontournable. Or, pour obtenir une certification FSC (Forest Stewardship Council), il faut contribuer à l’établissement d’un réseau d’aires protégées.

 

Des ressources insuffisantes pour les aires protégées

Nature Québec et la SNAP Québec déplorent néanmoins un grand manque de ressources pour assurer une bonne gestion et la mise en valeur de ces aires protégées. « Que se passera-t-il après avoir créé officiellement ces aires protégées ? Quel budget sera octroyé pour permettre aux intervenants locaux d’assurer la concertation autour de ces territoires et leur mise en valeur ? Ces questions demeurent malheureusement sans réponses. Le gouvernement doit allouer les moyens financiers et humains nécessaires pour y parvenir », de conclure Christian Simard.

 

Source: Nature Québec

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