Étiquetage des OGM Québec continue à nier le droit à l’information des consommateurs

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Vigilance OGM est choqué de la réponse du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Pierre Corbeil, à la suite du dépôt d'une pétition de près de 14 500 signatures demandant l’étiquetage obligatoire des aliments contenant des organismes génétiquement modifié (OGM) au Québec. Reniant la promesse libérale de 2003, le ministre juge « trop compliqué » d'imposer l’étiquetage obligatoire des OGM, même si une commission parlementaire l'a recommandé (2004), suivie par la commission Pronovost (2008), et même s'il s'agit du respect du droit à l'information, exigé par la très vaste majorité des consommateurs ici et partout dans le monde.

Dans une lettre adressée au ministre, Vigilance OGM remet en question les chiffres évoqués par le ministre, à l'effet que seulement de 3 % des aliments contiendraient des dérivés d’OGM. En se basant sur les données du Comité consultatif canadien de la biotechnologie, Vigilance OGM estime plutôt qu’environ 75 % des aliments transformés au Canada contiennent des éléments provenant du maïs, du soja ou du canola OGM. Ce pourcentage tendra à augmenter avec la commercialisation de nouveaux OGM, dont le maïs sucré OGM qui sera disponible au Québec dès l’été 2012.

Il y a quelques semaines à peine, le Premier ministre Charest déclarait, concernant le dossier de la viande halal, « Je dis à ceux qui transforment [la viande]aujourd'hui, si ce sont des aliments halal, rendez-vous service comme producteurs et en même temps pour les consommateurs et dites-le sur l'étiquetage de vos produits, comme ça les gens sauront exactement ce qu'ils achètent ». On voit bien que le gouvernement tient un double discours quand vient le temps d'imposer l’étiquetage des OGM. Que veux-t-on nous cacher au juste au sujet des OGM ?

Vigilance OGM souligne de nouveau que le droit à l'information fait partie des droits fondamentaux du consommateur. Les consommateurs veulent décider par eux-mêmes d'acheter ou non des aliments OGM. L’étiquetage des OGM est déjà présent dans plus d’une quarantaine de pays à travers le monde, et le Québec pourrait devenir un chef de file en Amérique du Nord en étant le premier à adopter une telle législation, se donnant un avantage concurrentiel pour les marchés d'exportation, où les OGM sont de plus en plus malvenus.

Dans ce dossier, en ne voulant pas mettre en application les multiples recommandations de la Société royale du Canada (formulées en 2001), de la Commission parlementaire sur la sécurité alimentaire (2004) et du rapport Pronovost (2008), le gouvernement joue encore une fois le jeu de l'industrie et va contre l’intérêt de sa population et contre le principe de précaution.

 

Source: Nature Québec

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