La stratégie de développement durable d’une entreprise doit nécessairement combiner la performance économique, sociale et environnementale

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Par Alexandre Bedeau
CEO, Consultant senior et formateur en Développement Durable chez Optimergy


Mots-clés : Bilan carbone, développement durable, impacts sociaux, économiques, environnementaux et climatiques d’une entreprise

 

Il n’existe cependant à l’heure actuelle aucun modèle de développement durable susceptible d’être adopté globalement. Les principes sont posés, mais les moyens restent à définir, d’autant que chacun est libre d’orienter ses choix selon ses convictions.

À titre d’illustration, les constructeurs automobiles les plus avancés en la matière redoublent d’efforts chaque année pour montrer leur engagement dans le développement durable : réduction de la consommation unitaire des véhicules, amélioration du recyclage des matériaux de construction, sécurité accrue des passagers sont autant d’innovations qui améliorent la durabilité de notre modèle de transport (moins de morts sur les routes et moins de pollution par véhicule). Mais ce concept de mobilité individuelle présente de nombreux revers au niveau collectif : il provoque des engorgements urbains, accroît la ségrégation spatiale, la pollution et la mortalité globales, et réduit la mobilité à un mode unique dont le bilan sociétal est très peu satisfaisant. À tel point que les constructeurs japonais n’ont pas hésité, pour la première fois en 2007, à indemniser les victimes des nuisances du trafic automobile jusque-là considérées comme externes aux activités des constructeurs.

Cet exemple montre à quel point le développement durable est un concept difficile à mettre en pratique et comment sa réalisation dépend de la compréhension des interactions qui affectent les entités du système sociétal dans lequel l’entreprise évolue. Globalement néanmoins, l’élaboration et la mise en œuvre d’un concept de développement durable participent à améliorer notre entendement collectif des enjeux auxquels nous sommes confrontés.

 

Exigences spécifiques à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie de développement durable

L’élaboration d’un concept de développement durable doit satisfaire à deux exigences majeures :

  1. s’appuyer sur une vision claire des interactions régissant les activités de l'entreprise en termes de flux de capitaux, de personnes et de matières et

  2. rester évolutif pour intégrer pas à pas et à chaque fois que cela est nécessaire les informations nouvelles susceptibles d’avoir un impact sur la manière de concevoir la « durabilité » du développement de l'entreprise.

 

Cela présuppose que le système de management (activités et processus principaux) de l'entreprise existe sous une forme qui permet d’identifier rapidement le mode de fonctionnement interne et les activités à forte influence sociétale. 

 

En quoi cela consiste ?

L’élaboration d’une stratégie de développement durable qui permet de définir et de prioriser les actions a fort potentiel de réduction des impacts sociaux, économiques, environnementaux et climatiques de l'entreprise

Quatre éléments essentiels servent de fondement à l’analyse :

A–ELABORER

L’appui d’une équipe en développement durable bien ciblé au sein de l’entreprise, chargée d’élaborer le concept initial et de le communiquer en interne et vers l’extérieur.

B–IDENTIFIER

L’identification du périmètre des activités ayant une forte influence sur le développement durable de l’entreprise et l’évaluation des risques sociaux, économiques et environnementaux auxquels l’entreprise est exposée, en tenant compte des contraintes législatives et des exigences définies dans les normes et publications des organismes de référence (WRI, WBCSD, WEF, WWF)*.

C–EVALUER

Les indications du logiciel bilan carbone©, qui évalue les impacts climatiques des différentes activités de l’entreprise.

D–AGIR

Selon l’option choisie, les résultats d’un benchmark des meilleures pratiques relatives au développement durable des activités d’un panel d’entreprises bien ciblées.

 

Remarque concernant le Bilan Carbone®

Le processus d’élaboration du concept de développement durable s’appuie sur l’outil bilan carbone© créer par l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie). Il s’agit d’un logiciel capable de :

  1.  comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre de l’ensemble des activités de l'entreprise,

  2.  choisir les priorités d’actions et

  3.  suivre l’évolution du développement durable de l'entreprise.

À titre d’exemple, les informations nécessaires au paramétrage de l’outil concernent les données suivantes :

  • Énergies : volume de fioul, gaz, charbon, kWh.

  • Fuites : quantités de recharges

  • Transports : km parcourus / mode de transport

  • Achats : poids des produits

  • Déchets : poids, nature destination

  • Immobilisations : surface des locaux

  • Services extérieurs : valeurs.

  • Produits ou services : consommations unitaires et volume annuel de vente

Autrement dit, le Bilan GES est un «  dictionnaire » des facteurs d’émission de chacun des processus d’entreprise.
 

Plusieurs extractions sont possibles selon l’étendue que le management de votre entreprise souhaite donner à l’investigation des émissions :

  1. le périmètre des activités sous contrôle opérationnel et financier (périmètre ISO 14064 :2006),

  2. le périmètre incluant les émissions des fournisseurs directs, des clients, et les émissions « aval » (épuration des fumées, traitement des déchets solides et liquides),

  3. le périmètre des émissions « amont » (extraction, transport et raffinage ou traitement des matières premières).

Le Bilan GES fournit une base méthodologique et technique pour garantir :

  • l’exhaustivité des émissions issues de l’ensemble des activités de l’entreprise

  • un degré de précision permettant de décider quelles actions de réduction des émissions engager

Bénéfices du Bilan GES :

Le changement climatique est principalement généré par la consommation d’énergie fossile dans chacune de nos activités quotidiennes (agriculture, industries, services, domestique). Ne rien faire c’est :

  • s’exposer directement à un risque économique et financier à court ou moyen termes.

  • contribuer à accélérer le changement climatique.

  • se priver d’un savoir qui permettra de faire des économies lorsque les taxes imposées par l’État deviendront plus incitatives.

 

Il fournit une aide précieuse pour déterminer quelles activités pèsent le plus lourd en termes d’émissions de carbone. Sont pris en compte dans cette évaluation autant la composante environnementale que l’impact social et économique du changement climatique (préoccupation réaffirmée par les deux groupes d’experts indépendants, l’équipe de Sir Nicholas Stern, conseiller du gouvernement britannique en 2006 et les membres du Groupement Intergouvernemental d’Étude du Climat).

Par ailleurs, rappelons que les pays du monde entier ont mis au point une véritable monnaie d’échange : le certificat de CO2, correspondant à l’émission ou à la réduction d’émission de 1t de ce gaz. Ces différents éléments permettent de ramener une bonne partie des métriques du développement durable au suivi des réductions d’émissions de gaz à effet de serre.

  • World Business Council for Sustainable Development (WBCSD)

  • World Economic Forum (WEF)

  • World Resources Institute (WRI)

  • World Wide Fund for Nature (WWF)

 

 

Sources :

http://www.optimergy.com/fr/conseil/31-general/51-developpement-durable-des-entreprises

http://www.optimum-consulting.ch/index.php?option=com_content&task=view&id=47&Itemid=

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