Les dessous de la mode éthique

0

Par Marina Tymofieva


Mots-clés : Mode éthique, achats responsables, défilé, vêtements équitables

 

Cela fait 17 ans que le Canada et d’autres pays développés éliminent progressivement les quotas imposés sur les importations des vêtements et textiles. Pour cause, au Québec, l’importation des vêtements en provenance des pays émergeants, où le coût de la main-d'œuvre est moindre, ne cesse d’augmenter. Par contre, les petits prix ne sont pas sans conséquences. La boutique La Gaillarde a organisé une soirée de conférences et défilés pour sensibiliser les consommateurs sur ces problèmes et présenter une belle alternative : la mode éthique.

 

Pourquoi choisir l’éthique ?

La mode éthique représente non seulement des vêtements à faible impact environnemental, mais elle garantit également le respect des droits des travailleurs. Cela fait dix ans déjà que La Gaillarde permet à plus de 30 éco-designers, pionniers de la

Une des mannequins présentes lors du défilé. Photo de Marina Tymofieva – Tous droits réservés

mode éthique, de faire connaitre leurs créations. « Une conviction plus que justifiée ! » souligne Isabelle St-Germain, une des invités. La porte-parole de l’organisme Equiterrea notamment présenté les faces cachées de la production du coton, une des matières premières des vêtements. Le coton ne s’utilise cependant pas que pour la fabrication des vêtements. « Contrairement à ce que l’on pense, le coton se retrouve également dans des fils à pêche, reliures de livres et même des billets de banque ! » ajoute Mme St-Germain.

La production du coton est une des plus polluantes. Afin de récolter les 25 millions de tonnes de coton produites par année, plus de 8000 différents produits chimiques sont nécessaires. Cela représente environ 25% de la totalité des pesticides utilisés dans le monde. Les vêtements éthiques, quant à eux, sont fabriqués, pour la plupart, avec du coton bio. Pour la production du coton bio seuls les produits peu persistants dans l’environnement sont utilisés. Souvent, ce sont des coopératives équitables qui produisent du coton bio. Elles proposent aux petits producteurs, qui sont économiquement en désavantage, le respect des droits des travailleurs. Il s’agit par exemple du paiement d’un prix juste, l’égalité entre les sexes et un environnement de travail sûr.

 

T-shirt à 5$ vs t-shirt à 40$

A apparence égale, qu’est-ce qui distingue un t-shirt importé de Chine, et un t-shirt québécois ? Outre les 1,5 litre de pesticides utilisés pour la fabrication du premier, c’est le prix. Selon Musky, une des éco-designers présentes, le principal frein pour un design éthique est le coût de production engendrée par les matières premières bio.  Plus ils sont élevés, plus le vêtement est cher. « Pour beaucoup d’acheteurs, le choix entre un vêtement à 5$ et un vêtement à 40$ est vite fait », affirme-t-elle. A cela s’ajoute la difficulté d’obtenir les certifications nécessaires, très onéreuses et pas identiques dans tous les pays. Le manque d’un label unique et fiable engendre le scepticisme des consommateurs qui se méfient du greenwashing.

Pour ceux qui ne sont toujours pas convaincus par la mode éthique, ou qui ne peuvent pas y contribuer, il existe beaucoup d’autres moyens de s’habiller « intelligemment ». Friperies, échanges de vêtements ou créations personnelles, les consommateurs ont les moyens de devenir « consomacteurs ».

 

Source: GaïaPresse

Partager.

Répondre