Sous financement des groupes écologistes : les organismes environnementaux communautaires se partagent des miettes

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Par Marie-Eve Cloutier


Mots-clés : Groupes écologistes, financement, politique gouvernementale, organismes communautaires

 

Selon les données les plus récentes, 95 % du financement accordé par le MDDEP pour les groupes environnementaux est attribué aux Conseils régionaux de l’environnement (CRE) et aux Organismes de bassins versants (OBV). Une quinzaine de groupes écologistes communautaires, représentés par le Réseau Québécois des Groupes Écologiste (RQGE), dénoncent ce qu’ils qualifient être une « stratégie délibérée du gouvernement libéral pour museler l’opposition à ses projets controversés ».

 

Image: jscreationzs / FreeDigitalPhotos.net

Un cri du cœur

« Malgré l’implantation de la politique gouvernementale d’action communautaire, le financement du secteur environnemental s’est détérioré depuis 2001 », dénonce Bruno Massé, le coordonnateur du RQGE.

Pour les années 2010-2011, 18 ministères contribuaient à l’action communautaire en finançant 5 089 organismes pour une moyenne de 102 357 $ par organisme. Cependant, cette répartition n’est pas représentative pour les groupes écologistes à l’échelle locale, car ces derniers ne reçoivent plus de financement pour leur fonctionnement depuis 2005.

Bruno Massé estime également que les organismes qui se taillent la part du lion, soit les CRE et les OBV, ne sont pas des organismes communautaires par définition : « Ces deux groupes sont des organismes de concertation où des élus municipaux siègent sur plusieurs de leurs conseils d’administration ».

 

« Greenwashing  médiatique »

Henri Jacob, président d’Action Boréale, ajoute que « plusieurs perçoivent ces organismes “paramunicipaux” (les CRE et les OBV) comme des “coquilles vides” rattachées au pouvoir ». Selon lui, « ils servent, involontairement ou non, d’instruments de désinformation », à savoir de « greenwashing médiatique ».   

« Pour le gouvernement, la seule façon de protéger l’environnement passe par les organismes de concertation. On réunit des élus municipaux, des industries et quelques écologistes de service qui vont discuter et faire des compromis sur une question environnementale », ajoute Stéphane Gingras d’Ambioterra.

 

Financement par projet

« Si un projet n’est pas dans l’ère du temps, il verra difficilement le jour », explique Bogdana Lupas-Colinet d’Action Re-Buts. « Même si l’on réussit à faire financer un projet, une fois le projet terminé, il faut soit mettre la clé dans la porte, soit trouver d’autre financement. Le financement à la mission est vital pour les organismes. »

Sans compter que certains joueurs manquent à l’appel. Alors que le MAPAQ et le MRNF reçoivent à eux deux 25 % du budget accordé aux ministères, ils ne contribuent en aucune façon au financement des groupes d’action communautaire autonomes, fait valoir Michel Leclerc des AmiEs de la Terre de Québec. «Même si leur domaine d’intervention touche directement l’environnement du Québec », ajoute-t-il. 

Afin de dénoncer la situation et d’informer la population, le RQGE vient de publier un document intitulé L’environnement, ce n’est pas du luxe, disponible ici.

 

Source: GaïaPresse

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