Campagne d’Un océan à l’autre, les projets d’aires marines protégées au Québec se positionnent bien, mais beaucoup reste encore à faire

0

Un an après le lancement de notre campagne d’Un océan à l’autre qui réclame la création de 12 nouvelles aires marines protégées (AMP), la SNAP rend public son bilan intermédiaire. Le rapport de synthèse intitulé « Le Canada réussira-t-il à créer 12 nouvelles aires marines protégées d’ici décembre 2012 ? » est consultable à l’adresse suivante : http://bit.ly/SNAPRapport_12pay12.
Nous avons analysé, pour chacun des 12 sites mis en valeur dans cette campagne, les étapes franchies dans le processus de désignation légale d’une AMP. Pour les sites pour lesquels l’information est disponible, nous avons également évalué la pertinence des mesures de conservation proposées par rapport à l’objectif de protéger, à long terme, la santé de ces écosystèmes marins exceptionnels.

 

Les éléments de satisfaction

Nous nous réjouissons d’une évolution globalement positive des 12 sites concernés par cette campagne. En Colombie-Britannique, des avancées significatives ont été notées pour 3 d’entre eux (Détroit d’Hécate, les îles Scott et le secteur sud du détroit de Georgia). Certains progrès ont été observés pour 6 autres sites, dont les trois sites situés au Québec (le plateau des îles de la Madeleine, les eaux baignant l’extrémité est de la péninsule gaspésienne et le projet Cri de Tawich, dans la baie James). « Les récents progrès visant une meilleure protection du patrimoine marin du Québec nous réjouissent car nous les attendions depuis 1998, date de la création du Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent » commente Jérôme Spaggiari, coordonnateur en conservation à la SNAP Québec. « Notre satisfaction réside certainement avant tout dans le constat d’une collaboration entre les gouvernements fédéral et provincial, mais aussi avec les organisations autochtones, comme les Cris de Eeyou Istchee dans le cas de Tawich » ajoute M. Spaggiari.

 

Des opportunités manquées et un rythme plus intense à trouver

Nous sommes toutefois inquiets que 3 sites (Baie de Fundy, N.-É. et N.-B., Big Eddy, C.-B. et Fjords de la côte sud de T.-N.) n’aient bénéficié d’aucune avancée. « Le Canada protège moins de 1 % de son territoire marin, il est donc décevant de réaliser que des sites  prioritaires n’aient pas reçu l’attention nécessaire » constate Jérôme Spaggiari. « Nous sommes préoccupés des conséquences que les sévères restrictions budgétaires du gouvernement fédéral auront sur ces projets » poursuit Sylvain Archambault, responsable aires protégées et utilisation du territoire à la SNAP Québec.

Au Québec, la situation est différente car les projets d’AMP avancent, y compris celui – non ciblé par cette campagne – de la réserve aquatique de Manicouagan. Toutefois même la réussite de tous les projets en cours ne permettra certainement pas d’honorer l’engagement ambitieux pris par le gouvernement du Québec de protéger 10 % de son territoire marin d’ici 2015. « Pour atteindre ses objectifs en matière de conservation marine, Québec va devoir travailler encore plus fort », analyse le coordonnateur en conservation de la SNAP Québec, Jérôme Spaggiari. Le Québec et le Canada sont conjointement impliqués dans un travail scientifique d’identification des territoires d’intérêt pour la conservation marine dans la partie québécoise du golfe du Saint-Laurent. Ces territoires constitueront la base d’un futur réseau d’aires marine protégées. « Conformément aux recommandations que nous avons formulées, le Québec devrait rapidement identifier où il devra placer ses aires marine protégées et initier leur protection, au moins de manière intérimaire », rappelle M. Spaggiari.

 

Des mesures de conservation à renforcer

Concernant le détroit d’Hécate et les îles Scott, deux sites de Colombie-Britannique, la SNAP considère que les mesures de conservation proposées ne permettront pas d’assurer efficacement leur protection. Aucune restriction n’a été fixée à l’égard de la pêche commerciale, y compris le chalutage de fonds, ou encore la navigation.

Les AMP sont internationalement reconnues comme des outils efficaces pour maintenir des écosystèmes marins en santé, mais aussi pour soutenir un développement durable des communautés et des territoires concernés. Pour ce faire elles doivent suivre certaines recommandations scientifiques, dont celle de soustraire une portion du territoire à toute activité extractive. « Au-delà de la cible quantitative, qui consiste à créer de nouvelles aires marine protégées, nous devons être attentifs à leur qualité. Pour être efficaces, ces territoires ne doivent pas être de simples lignes tracées sur une carte marine » conclut Sylvain Archambault.

Consultez le rapport complet (en anglais) à l’adresse suivante :http://bit.ly/CPAWSOceansReport_Full

 

Source: SNAP

Partager.

Répondre