Plusieurs organisations environnementales et comités de citoyens se sont rassemblés ce matin pour tenir une classe verte pour les énergies propres à la délégation de l’Alberta Enterprise Group (AEG). La délégation amorce une tournée au Québec du 15 au 17 mai pour promouvoir les sables bitumineux et les gaz schiste, trouver de nouveaux alliés, séduire la classe politique et suivre des ateliers portant sur les affaires, la politique et la culture du Québec.
C’est en marge d’un séminaire organisé par la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain (CCMM) que les représentants de la société civile ont accueilli les Albertains et les gens d’affaires de la CCMM avec une « haie d’honneur » garnie de messages rappelant que la population québécoise supporte la lutte aux changements climatiques et les énergies propres et s’oppose aux énergies sales comme les sables bitumineux et le gaz de schiste. Les représentants ont également distribué des cartes postales de leur cru (disponibles ici) qui rappellent les fortes convictions environnementales des Québécoises et Québécois et le fait que 250 000 personnes étaient dans les rues de Montréal le 22 avril dernier pour affirmer leur attachement à la Terre et au bien commun.
Dans le cadre d’un « Cours Québec 101 pour les énergies propres », qui s’adressait également aux gens d’affaires du Québec et aux politiciens fédéraux et provinciaux, les représentants de la société civile ont donné les « leçons » suivantes.
- « Il n’y pas d’acceptabilité sociale du gaz de schiste au Québec. 100 000 personnes ont signé une pétition contre les gaz de schiste, il y a plus de 80 comités de citoyens mobilisés sur cette question et plus de 37 000 propriétaires/locataires ont fait parvenir une lettre aux compagnies gazières les informant de leur décision d’interdire l’accès à leur propriété » – Serge Fortier, Regroupement interrégional de citoyens sur les gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL).
- « Seulement 36% des Québécois sont favorables à l’extraction du pétrole des sables bitumineux et le rejet du gaz de schiste est sans équivoque. Les gens d’affaires, et surtout les politiciens et la Caisse de dépôt et placement du Québec qui investi 5 milliards dans les sables bitumineux, devraient plutôt écouter la population et investir dans les solutions d’avenir, pas dans celles du passé » – Patrick Bonin, AQLPA.
- « La dépendance au pétrole coûte près de 18 milliards par année au peuple québécois et creuse un déficit commercial qui nous appauvrit. Le Québec peut s’enrichir en investissant dans les énergies renouvelables, les transports collectifs et l’efficacité énergétique. Il est grand temps de passer à l’économie verte » – Karel Mayrand, Fondation David Suzuki.
- « Les Québécois et Québécoises ne veulent pas que la Caisse de dépôt investisse des milliards de dollars dans les compagnies privées qui font la promotion de la plus grande catastrophe écologique mondiale. Parlons des sables bitumineux et de leurs lacs toxiques qui sont si vastes qu'ils sont perceptibles de l'espace. Des camions géants énergivores, des rivières transformées en égouts industriels, des forêts rasées. Mobilisons-nous afin de préserver la richesse de nos ressources naturelles et d'orienter le Québec vers une révolution énergétique populaire. Exigeons du gouvernement qu'il écoute sa population et non les pollueurs. » Mel Goyer, Greenpeace.
- « Les jeunes que nous côtoyons quotidiennement souhaitent voir le Québec se tourner vers les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’innovation. Ils attendent toujours une véritable consultation visant la mise en place d’une stratégie énergétique audacieuse qui délaisse les hydrocarbures. Pourquoi ne pas aller dès maintenant en ce sens? » – Jérome Normand, ENvironnement JEUnesse.
- « Nous assistons à une nouvelle tentative de séduction par les compagnies gazières au Québec menée par Michael Binnion et André Boisclair, qui cette fois, s'unissent même aux pétrolières pour nous vanter les mérites des sables bitumineux. Les Québécois ne sont pas dupes, ils sauront reconnaitre que les pétrolières et gazières n'ont que leur bien à coeur, qui lui, est bien loin du bien commun. » – Dominic Champagne, artiste et Mouvement du 22 avril (22avril.org)
Source: AQLPA
