Encombrants au site d’enfouissement: privilégions d’autres solutions

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Le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CREE) tient à réagir à la problématique soulevée par un citoyen de Sherbrooke au conseil municipal de lundi soir  concernant la destination finale de nos résidus encombrants ramassés annuellement par la Ville de Sherbrooke.

Le CREE souhaite d’abord rappeler aux citoyens que beaucoup de matières, faute de débouchés de valorisation accessibles, n’ont d’autres choix que d’aboutir dans un lieu d’enfouissement. Heureusement, un premier tri des encombrants est bien souvent effectué directement chez vous grâce aux récupérateurs qui vous déchargeront de matières comme le bois et le métal. Néanmoins, la collecte des résidus encombrants doit demeurer une solution de dernier recours et il est important de s’informer auprès de sa municipalité en vue de prévenir et de trouver d’autres alternatives à l’enfouissement

 

La collecte d’encombrants n’est pas un fourre-tout

Il est important de spécifier que les villes n’acceptent pas n’importe quelles matières pendant cette collecte. Les télévisions, ordinateurs et appareils électroniques, frigo, vieux vêtements et guenilles, par exemple, ne sont pas acceptés. Si la collecte des résidus encombrants est un dernier recours pour le citoyen, c’est qu’il existe d’autres solutions, comme de faire réparer nos appareils (électroménagers, meubles) ou en disposer pour du réemploi auprès d'organismes de bienfaisance.

 

Les artisans du réemploi

En Estrie, comme à Sherbrooke, les ressourceries telles que le Partage St-François, Estrie Aide ou bien l'Armée du Salut offrent aux citoyens le service de récupérer certains encombrants encore utilisables et dans certains cas, ceux-ci leur redonnent une deuxième vie. Malheureusement, ces organismes à but non lucratif sont souvent débordés et sous-financés. Malgré leur grand apport social et environnemental, leur capacité à bien desservir les citoyens est limitée, faute de moyens. Avec davantage d’espace et de main d’œuvre, ces organismes pourraient fournir plus de gens dans le besoin et pourraient donner une deuxième vie à davantage d’encombrants.

Nos municipalités doivent prendre les moyens pour  supporter le réemploi et diminuer l’enfouissement. Les municipalités ont le devoir, dans un souci d’efficience, de privilégier l’approche des 3-RV (Réduction, réemploi, récupération et valorisation) dans leur gestion des matières résiduelles.

Bien que plusieurs municipalités aient beaucoup amélioré leurs taux de  recyclage et la valorisation, elles doivent également mettre en place plus de mesures  liées la réduction à la source et au réemploi sur leur territoire. Un bon départ serait de travailler plus étroitement avec les ressourceries, notamment en assurant un financement minimum.  Le CREE propose que la Ville de Sherbrooke, à l’instar d’autres municipalités et MRC, verse un montant aux ressourceries pour chaque tonne qu’elles permettent de détourner des sites d’enfouissements, comme les encombrants. Il s'agit d'une somme qu’elle aurait de toute façon déboursée si les objets avaient été acheminés au site d’enfouissement. En ce sens, le CREE félicite déjà la Ville pour les partenariats d’ententes qu’elle a établies entre les éco-centres et ces organismes pour favoriser leur approvisionnement d’articles encore en bon état, mais nous sommes d'avis que les municipalités pourraient faire davantage  pour détourner les matières récupérables et valorisables des sites d'enfouissement. À la veille de l’élaboration du prochain plan de gestion des matières résiduelles pour leur territoire, les MRC doivent regarder toutes les options possibles pour diminuer l’enfouissement.

 

Source: Antoni Daigle, CRE Estrie 

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