Encore des cancérigènes tenus secrets par "l'accès à l'information (!)”

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“Parce que ma famille a été frappée par la maladie et la mort, parce que je me bats seul, sans avocat, sans argent, les citoyens de Mercier ne sauront pas par quels cancérigènes ils sont contaminés depuis 30 ans. La commissaire Hélène Grenier, de la Commission d’accès à l’information (CAI) a en effet décidé avec désinvolture de fermer le dossier pour lequel je me battais depuis 4 ans, sans prendre la peine de vérifier l’urgence subite qui me retenait. Pire, elle a qualifié la demande de “frivole”, et mon action “de mauvaise foi”, a annoncé Daniel Green co-président de la Société pour Vaincre la pollution (SVP). “Fin de l’affaire, au grand plaisir du MDDEP qui continuera donc de cacher la liste des substances toxiques qui empoisonnent les résidents. Car la vie de personnes est mise en danger à Mercier. Or la CAI nous suggère de tout reprendre tout à zéro. Attendre un autre 4 ans pour savoir ? Non, c’est inacceptable.”

Rappelons que la SVP a placé en 2008 une demande d’accès à l’information pour obtenir les données du Rapport Lefebvre, commandé par le MDDEP lui-même afin d’identifier les contaminants contenus dans les lagunes de Mercier, l’un des pires cas de pollution au Canada. Ces contaminants, qui ont détruit la nappe phréatique, continuent de s’échapper jusque dans la rivière Chateauguay. Des sources font état notamment de chlorure de vynile, un toxique reconnu très cancérigène par l’EPA (US Environmental Protection Agency).

Soulignons aussi que la SVP a placé une autre demande pour laquelle elle se bat à la CAI: la publication de la liste des édifices publics et parapublics contaminés à l’amiante au Québec. Aucun succès pour l’intant.

“Ce qui est particulièrement odieux dans le cas de Mercier, c’est que le MDDEP a confirmé la contamination majeure. En 2011, le ministère a en effet mis en ligne très discrètement une nouvelle étude qui démontre que la spseudo solution de pompage qu’ils ont mis en place à Mercier, loin de décontaminer, a pour effet de propulser des contaminants dans l’air, dont le benzène, à bien au-delà des seuils sécuritaires. Nous savons donc que les citoyens de Mercier sont maintenant contaminés via l’air et l’eau. Ce que nous ne savons pas, c’est par quoi, “continue Daniel Green.

“La CAI doit se regarder aujourd’hui dans le miroir. Depuis des années, nous tentons sans cesse d’obtenir des informations par ce canal démocratique. Jamais, jamais, la balance n’a penché en notre faveur, celle des citoyens démunis. Les machines bureaucratiques, les armées d’avocats rénumérés par nos propres impôts, sont favorisées  systématiquement. Peut-on continuer de respecter cette institution? Cette institution est-elle encore respectable? À elle de le démontrer”, a conclu Anne-Marie Saint-Cerny, directrice de SVP.

Daniel Green se représente seul. Mardi 15 mai, il demandera à la Cour d’appel du Québec d’obliger la CAI à réouvrir le dossier.
Palais de Justice de Montréal – Daniel Green
Salle 1309
9H 30

 

Source: Société pour Vaincre la Pollution

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