Forum Plan Nord 2012 : une perspective autochtone

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Par Mariannick Mercure et Marina Tymofieva


Mots-clés : Forum Plan Nord, enjeux environnementaux, femmes autochtones

 

Michèle Audette, présidente de Femmes autochtones Québec. Photo de Marina Tymofieva – Tous droits réservés.

«Avis aux Montréalais : Il y a un monde au-delà du Mont Tremblant !». C’est l’appel à une plus grande ouverture d’esprit qu’a lancé Serge Bouchard dans son mot d’introduction. Le ton était donné. Résolument critique du Plan Nord gouvernemental, la première journée du « Forum Ne perdons pas le Nord» fait contrepartie au « Salon plan Nord » organisé par la Chambre de commerce de Montréal.

Loin de se concentrer sur les opportunités d’emplois, les conférenciers ont plutôt soulevé différentes problématiques dont celle de la participation des différents acteurs à la prise de décisions concernant le Plan Nord.

 

Le poids des élus autochtones

Alors que le gouvernement parle de « faire le nord ensemble ». Le chef de la nation Innue de Matimekush-lac John semble douter de l’authenticité de cette démarche. Selon Réal McKenzie, en tant qu’élu il a toujours le pouvoir de se dresser contre le Plan Nord. « Je gouverne encore le nord, moi! » affirma-t-il, avec assurance lors de sa conférence. Non seulement le chef estime-t-il avoir un poids décisif dans le projet du développement du Nord, mais il souhaite également modifier les conventions déjà mises en place. Réal McKenzie est catégorique : « Charest, soit tu ré-ouvres la convention de la Baie James, soit il n’y en a pas de Plan Nord! ».

 

Où sont les femmes ?

Mais tous les autochtones n’ont pas le même pouvoir décisif face à la gouvernance. « Où seront les femmes des premières nations dans ce grand projet de société? ». C’est la question que se pose Michèle Audette. La présidente de « Femmes autochtones du Québec » a notamment soulevé l’inégalité dans le nombre d’emplois et les salaires moindres pour les femmes. Les femmes ne feront pas, ou peu, partie de la main d’œuvre recrutée. Selon Lisa Qiluqqi Koperqualuk, la présidente de l’association des femmes Saturviit du Nunavik, même si le gouvernement dialogue avec les principales institutions innues, « la voix des femmes n’a pas été entendue ». Or, les femmes ont un poids sociétal important, puisqu’elles sont les « gardiennes de la culture ».

Les exposés des intervenantes ont suscité plusieurs réflexions au sein du public. Des témoignages, exclusivement féminins, ont continué même après le mot de la fin donné par Carole Graveline. Cette prolongation forcée a sans doute témoigné d’un grand besoin d’expression des « oublié-e-s du Plan Nord ».

 

Source: GaïaPresse

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