Le gouvernement Harper méprise les engagements du Canada en matière de changements climatiques

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Le commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada a publié hier matin un nouveau rapport décriant la volonté du gouvernement Harper de ne pas honorer les engagements du Canada en matière de changements climatiques. Le rapport démontre clairement que le Canada ne respecte pas sa propre Loi de mise en œuvre du Protocole de Kyoto et qu’il ratera sa cible de réduction de gaz à pour 2008-2012 en plus d’être sur la mauvaise voie pour respecter celle pour 2020. Le commissaire mentionne également qu’Environnement Canada n’a pas estimé le coût lié à l’approche règlementaire du gouvernement ni établi quelles options étaient le moins coûteuses pour réduire les GES au Canada.

Pour Patrick Bonin, directeur climat-énergie de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), il est pathétique de constater que le gouvernement Harper est loin d’être en voie d’atteindre sa cible de réduction de GES pour 2020 alors que cette dernière est la moins ambitieuse de tous les pays industrialisés. Il devrait immédiatement renforcer ses actions pour régler la crise climatique plutôt que d’essayer de démoniser les groupes environnementaux et d’affaiblir le processus d’évaluation environnementale au profit des pétrolières.

Selon André Bélisle, président de l’AQLPA, « par son attitude irresponsable face aux changements climatiques, le gouvernement Harper déshonore les Canadiens et nous couvre de honte. Lorsqu’on regarde l’ensemble de l’œuvre, nous devons constater que le Canada est désormais à l’heure de la grande noirceur environnementale. »

 

Efforts internationaux à renforcer d’ici 2020

Selon le Commissaire, « […] les mesures actuelles ne permettront pas d’atteindre la cible du Canada pour 2020 ». L’AQLPA tient à mentionner que tous les pays devront renforcer leurs cibles de réduction de GES pour 2020 si on souhaite limiter le réchauffement global à 2 degrés Celsius comme convenu à Cancun en 2010. Selon les calculs du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), les engagements actuels des pays ne sont pas adéquats et des réductions supplémentaires de 6 à 11 milliards de tonnes d’équivalent CO2 seront nécessaires d’ici 2020.

 

Projet de loi omnibus C-38 et abolition de la Loi de mise en œuvre du Protocole de Kyoto

L’AQLPA souligne aussi que dans le projet de loi omnibus C-38 sur le budget 2012-2013, le gouvernement Harper a inclus l’abolition de la Loi de mise en œuvre du Protocole de Kyoto de manière à éviter un véritable débat en chambre sur ce sujet, et ce, alors que la majorité des Canadiens y est favorable. Cette Loi exige que le commissaire à l’environnement et au développement durable audite les progrès réalisés par le gouvernement pour mettre en œuvre les plans sur les changements climatiques et vérifie si le Canada est en voie de remplir ses obligations au titre du Protocole de Kyoto. L’AQLPA rappelle qu’Équipe Kyoto menée par Daniel Turp et représentée par Julius Grey, conteste à la Cour fédérale le retrait du Protocole de Kyoto par le Canada, alléguant que le Canada ne respecte pas la Loi de mise en œuvre du Protocole de Kyoto. Équipe Kyoto a déposé son dossier à la cour le 2 avril dernier alors que le dépôt du dossier du défendeur doit se faire au plus tard le 25 mai et que l’audition de la demande aura lieu le 1er juin 2012. « Par sa poursuite judiciaire devant la Cour fédérale, Équipe Kyoto compte bien mettre en échec la volonté du gouvernement ne plus honorer ses engagements au titre du Protocole de Kyoto et ses obligations en matière de communication de l’information », ajoute Daniel Turp.

 

Source: AQLPA

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