Réapprendre à aimer la nature

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Par Marina Tymofieva


Mots-clés: identité sociale, engagement, éducation à l’environnement

 

L’humain a besoin de retrouver et de soigner ses connexions avec la nature. Pour ce faire, les enjeux environnementaux doivent être une priorité en l’éducation, aussi bien scolaire que politique, a déclaré le professeur Tom Berryman, à l’occasion d’un colloque abordant les concepts d’identité  et d’engagement dans l’éducation relative à l’environnement.  Réunis durant le 80e Congrès organisé par l’ACFAS cette semaine, plusieurs chercheurs ont tenté de comprendre quels aspects de l’identité concernent le rapport au monde, ainsi que les liens réciproques qui unissent l’identité à l’engagement.

En tant que biologiste et professeur à la faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, Tom Berryman aborde la notion de l’identité à travers une approche anthropologique. Inspiré par les travaux de l’ethnologue français André Leroi-Gourhan, monsieur Berryman affirme que « d’un point de vue biologique, notre maturation est façonnée par le milieu dans lequel on vit ».

L’identité humaine est donc étroitement liée à la connexion au monde naturel. Selon le professeur,  pour cultiver le sentiment de parenté avec la nature, il est fondamental d’identifier les véritables besoins vitaux de l’humain. Or, actuellement, le progrès technologique tend à créer une dépendance aux dispositifs électroniques futiles, qui ont tendance à isoler les individus.

 

Trouver la nature avec les réseaux sociaux?

Paradoxalement, le contraire se produit lorsque l’on analyse le taux de participation de la jeune génération sur les réseaux sociaux. Ils démontrent qu’un engagement collectif, d’une grande rapidité et ampleur, est possible.  La présence étudiante dans les rues de Montréal en est un exemple. « Les étudiants sont engagés, mais ailleurs », affirme Barbara Bader.

Comment faire alors pour que ce rapport technicisé à la nature profite à l’éducation en environnement ? Selon la professeure à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Laval, la façon la plus simple d’éduquer à l’environnement est d’apprendre les gestes « verts », tels que le recyclage et l’économie énergétique.

Tout l’enjeu de la recherche actuelle en éducation à l’environnement reste de savoir comment aller plus loin et comment faire que l’identité-même de chacun soit intimement liée à notre environnement.

Avec la présence d’acteurs institutionnels internationaux, ce colloque faisait écho à celui organisé par l’ACFAS en 2004. Intitulé Éducation et environnement – Un croisement de savoir, il était à l’origine du Réseau francophone international de recherche en éducation relative à l’environnement(RefERE). Depuis, ce réseau « construit progressivement un patrimoine de recherche et de réflexion en éducation à l’environnement », selon la professeure Lucie Sauvé, animatrice du colloque.

 

Source: GaïaPresse

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